Parcs éoliens en mer : des projets aux multiples rebondissements
# Production et distribution d'énergie # Ressources humaines

Parcs éoliens en mer : des projets aux multiples rebondissements

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Les projets de parcs éoliens en mer continent de susciter les passions. Entre les différents recours, ce sont des dossiers de longue haleine qui avancent certes lentement, mais sûrement, et qui, tous, sont générateurs de plusieurs centaines de créations d’emplois.

— Photo : © Heos marine

Ce sont des dossiers aux multiples rebondissements. En février dernier, le projet de parc d’éoliennes en mer au large de Dieppe-Le Tréport recevait un avis favorable de l’Agence française de la biodiversité mais l’espoir suscité par ce vote retombait brutalement avec le dépôt, le 9 mars suivant, d’un projet d’amendement au Sénat. Projet qui menaçait gravement les six projets de champs éoliens en mer qui doivent border les côtes françaises, de Fécamp à Courseulles-sur-Mer et Dieppe-Le Tréport, en passant par Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et les îles d'Yeu et de Noirmoutier. Un amendement finalement rejeté massivement par le Sénat une semaine plus tard.

Le parc de Courseulles valorisera la mémoire maritime du Débarquement

Aujourd’hui, c’est un autre pourvoi qui vient d’être rejeté par le Conseil d’Etat : celui engagé par cinq associations militant pour la protection de l’environnement et s’opposant au projet de parc éolien au large de Courseulles-sur-mer (Calvados). Le parc offshore, situé au large des plages du Débarquement, prévoit l’installation de 75 éoliennes à plus de 10 km des côtes du Bessin sur une surface globale de 50 km². Les éoliennes produiront chacune 6 MW pour une puissance totale de 450 MW. La production devrait permettre de couvrir l’équivalent de la consommation domestique en électricité de près de 630 000 personnes d’ici à 2021, soit plus de 90 % des habitants du Calvados.

Les éoliennes seront produites en France avec des pales construites en Normandie dans l’usine LM Wind Power de Cherbourg : deux cents personnes seront mobilisées sur ce chantier. La base de maintenance, située dans le port de Caen-Ouistreham, permettra la création d’une centaine d’emplois pendant toute la durée d’exploitation du parc.

Lors d’une récente réunion de concertation, la société Eoliennes offshore du Calvados, dont les actionnaires sont EDF, Enbridge et Wpd, s’est engagée sur trois points : baptiser chacune des 75 éoliennes du nom d’un bâtiment de guerre allié ayant participé au Débarquement ; installer une exposition permanente dans la future maison du parc à Courseulles sur ces navires et leur histoire ; soutenir le désensablement des vestiges du mur de l’Atlantique du Centre Juno Beach. Objectif : utiliser le futur parc comme point de repère visuel pour valoriser la mémoire maritime du Débarquement.

1 500 emplois à la clé à Dieppe-Le Tréport

Pour assurer la maintenance du parc éolien de Dieppe-Le -Tréport, 125 emplois directs seront créés — Photo : © Siemens Gamesa

Le parc de Dieppe-Le Tréport, soutenu par la société Eoliennes en Mer Dieppe-Le Tréport (EMDT) et ses actionnaires (Engie, EDP Renewables et Groupe Caisse des Dépôts), sera, quant à lui, constitué de 62 éoliennes d’une puissance unitaire de 8 MW, d’un poste électrique et d’un mât de mesure : situé à 17 km de Dieppe et 15,5 km du Tréport, sur une profondeur de fond marin variant de -6 mètres à -25 mètres, il affichera une puissance totale de 496 MW, et devrait produire en moyenne 2 000 GWh par an, ce qui représente la consommation électrique annuelle d’environ 850 000 personnes.

Pour équiper le parc, Siemens Gamesa et ses partenaires ont prévu de créer deux usines au Havre : 750 emplois directs y seront générés pour la construction et l’assemblage des éoliennes. Pour la fabrication des éoliennes constituées de 3 600 composants chacune, Siemens Gamesa aura besoin de constituer une filière industrielle complète en France en mobilisant des sous-traitants présents sur le territoire national. Plus de 800 entreprises, fournisseurs potentiels, ont déjà été identifiées par Siemens Gamesa, principalement sur les régions du Grand Ouest.

Les autres éléments du parc devraient également mobiliser 750 emplois. De même pour la maintenance et l’exploitation pendant les 20 à 25 ans de vie du parc éolien : 125 emplois directs sont annoncés.

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