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Op2Lysis : « Nous développons le premier traitement de l’AVC hémorragique »
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Jérôme Parcq confondateur de Op2Lysis Op2Lysis : « Nous développons le premier traitement de l’AVC hémorragique »

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Jérôme Parcq, cofondateur avec Christophe Gaudin de la startup Op2Lysis, travaille au développement du premier traitement médicamenteux des accidents vasculaires cérébraux (AVC) hémorragiques.

Jérôme Parcq a effectué 10 ans de recherche préclinique sur les AVC — Photo : Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Comment est née votre société Op2Lysis ?

Jérôme Parcq : "Elle est née d’une rencontre, en 2014, avec Christophe Gaudin alors que je préparais ma thèse de doctorat dans le centre d’imagerie et de recherche en neurosciences Cycéron situé à Caen. Christophe, médecin spécialiste, a été en charge ces vingt dernières années du développement cardio-vasculaire et thrombose chez Sanofi. Il dispose d’une longue expérience des programmes de développement dans ce domaine qui est en lien étroit avec celui des AVC. Il apporte une vision clinique complémentaire à mes dix ans de travaux de recherche préclinique sur les AVC. Nous avons décidé de mettre nos expériences en commun et de fonder Op2Lysis en 2016. Le siège de la société est basé à Boulogne-Billancourt mais nos recherches se font au centre de Caen. Nous avons embauché deux salariés et envisageons de doubler l’effectif d’ici 2020."

Quel est l’objet de vos recherches ?

J.P: "Nous travaillons sur l’AVC hémorragique. Il s’agit de la 2e forme d’AVC, la plus rare, mais aussi la plus sévère : elle représente 10 % à 15 % des AVC et touche plus d’un million cinq cents mille patients par an dans le monde. Elle est responsable de 75 % de décès ou de handicap sévère. Actuellement, il n’existe aucun traitement disponible dans cette pathologie, notamment dans le cas des hématomes intracérébraux profonds qui ne sont pas accessibles à un traitement neurochirurgical. La prise en charge médicale aigüe est limitée aux soins intensifs.

Notre objectif est d’aboutir à un traitement médical innovant qui pourra, grâce à une injection intracérébrale, de liquéfier l'hématome, et ainsi permettre l'évacuation du sang par un simple cathéter. Il s'agit d'une protéine à action lytique, de la classe des agents thrombolytiques modifiée de manière à être non neurotoxique pour que son utilisation intracérébrale permette d'assurer un bénéfice thérapeutique maximal. La force d’Op2Lysis est de répondre à la fois aux exigences de réduction des coûts hospitaliers et à un fort besoin médical pour les patients."

Comment financez-vous vos recherches et quelles vont être les prochaines étapes de votre travail ?

J.P: "Nous avons lancé une campagne de crowdfunding sur la plateforme Wiseed avec un objectif de récolte de 250 000 €. Cet objectif est d’ores et déjà atteint. Op2Lysis a également signé avec Cassagne et Associés un accompagnement financier afin de lever 350 000 € en complément de Wiseed. Nous avons aussi sollicité les business angels.

Nous avons effectué les premiers tests chez l’animal qui s’avèrent très encourageants. Mais la molécule agit très rapidement et disparaît très vite. Plusieurs injections sont donc nécessaires. Notre prochaine étape de travail cette année est donc de travailler sur la formulation de la molécule afin qu’elle puisse être diffusée en une seule injection."

Notre objectif est de valoriser à cinq ans notre produit, issu de la recherche académique (Inserm), en démontrant cliniquement la capacité de notre traitement à réduire le volume de l'hématome chez les patients. Nous espérons pouvoir effectuer les premiers tests chez l’homme d’ici 2020-2021.

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