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Normandie AeroEspace veut faire redécoller ses entreprises 
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Normandie AeroEspace veut faire redécoller ses entreprises 

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Face à l’impact de la crise du Covid-19 sur le secteur aéronautique, Normandie AeroEspace (NAE), filière aéronautique, spatial, défense et sécurité normande, adapte ses actions stratégiques pour contribuer à la relance de l’activité économique de ses adhérents.

"Les entreprises les moins affectées sont celles qui ont su se diversifier dans des domaines comme l’énergie, le nucléaire, l’agroalimentaire ou encore le ferroviaire", souligne Philippe Eudeline, président de Normandie AeroEspace (NAE) — Photo : DR

Relancer l’activité économique de ses adhérents et les soutenir face à l’impact de la crise du Covid-19 sur le secteur aéronautique, c’est la priorité de Normandie AeroEspace (NAE), filière aéronautique, spatial, défense et sécurité normande qui réunit 160 membres. Pour cela, NAE a décidé d’adapter ses actions stratégiques pour contribuer à la relance de l’activité économique de ses adhérents et les accompagner dans les mutations structurelles et technologiques.

Les entreprises diversifiées résistent mieux

"La situation s’améliore", note Philippe Eudeline, président de NAE. En juin 2020, 23 % des entreprises se disaient "dans le rouge". Elles n’étaient plus que 10 % dans cette situation en décembre dernier. Les voyants sont désormais au vert dans 44 % des entreprises, en orange pour 46 % d’entre elles.

Les entreprises les moins affectées sont celles qui ont su se diversifier dans des domaines comme l’énergie, le nucléaire, l’agroalimentaire ou encore le ferroviaire. "Le critère, c’est de ne pas avoir 100 % de l’activité dans l’aéronautique, c’est dangereux !", estime Philippe Eudeline.

Les membres de NAE s’adaptent également mieux depuis la fin de l’année et ont compris l’intérêt des mesures portées par l’État et la Région Normandie. Des mesures qui soutiennent les projets d’investissement, 118 recrutements étant en cours dans les entreprises membres de NAE, principalement dans la défense et le spatial. L’intervention publique permet aussi aux entreprises de mieux absorber le choc. Moins de 40 % des PME ont dû avoir recours à des actions de sauvegarde de l’emploi, les mesures d’activité partielle ont permis aux entreprises de temporiser. Ainsi, le nombre de licenciements est resté "mesuré", estime Philippe Eudeline, avec 208 emplois directs supprimés sur les 21 500 que compte le réseau normand. "À ce jour, il n’y a aucune défaillance d’entreprise dans nos membres, mais les entreprises sont affaiblies en matière de trésorerie. Il ne faut pas que l’on reste sans business encore très longtemps", s’inquiète le président de NAE.

De nouvelles priorités

Pour NAE, le développement commercial est la grande priorité des entreprises et est synonyme de diversification, notamment dans les secteurs porteurs comme la défense, l’agroalimentaire ou encore le ferroviaire. Maintenir les emplois et pérenniser les structures est une autre grande préoccupation des entreprises : "Même s’il y a toujours des recrutements chez des sociétés comme Naval Group pour les sous-marins dont la charge est assurée", précise Philippe Eudeline. Face au manque de visibilité des entreprises, qui crée une angoisse chez certains collaborateurs tentés de chercher un poste dans d’autres secteurs que l’aéronautique, NAE met en place des bourses de l’emploi, ou encore des prêts de personnel "pour éviter de perdre les compétences sur le territoire".

La filière souhaite également que les patrons de PME mènent une réflexion stratégique face "aux challenges de demain". "Il faut lever la tête car nous entrons dans une aire de restructuration", appuie Philippe Eudeline. NAE a ainsi lancé l’action Croissance + pour accompagner une dizaine de PME, en partenariat avec Bpifrance. Ce dispositif leur donne accès à des consultants pour réfléchir à une stratégie nationale et internationale. "Ces dix PME devront servir de relais pour convaincre leurs homologues d’aller vers cette nécessaire réflexion stratégique", assure le président de NAE.

Booster la compétitivité

Après des débuts laborieux, les membres de NAE ont répondu aux appels à projets du plan de relance. Début 2021, la filière recensait 16 lauréats dans tous les plans de relance (aéronautique, stratégique, automobile, territoire d’industrie).

Une attention particulière est portée à la stratégie et l’intensification des efforts en matière de recherche & développement. "Le Covid va rebattre les cartes et il faut profiter de cette crise pour monter le niveau technologique, identifier les technologies clés et aider les entreprises à investir", selon Philippe Eudeline.

Booster la compétitivité des membres de NAE passe aussi par l’entrée du numérique dans les entreprises car "certains de nos membres ne sont pas au niveau", avec des solutions aussi simples que la refonte de sites web, ou encore l’utilisation des réseaux sociaux pour recruter et communiquer. Une mise à niveau indispensable pour s’assurer que les membres de NAE "soient visibles".

Des secteurs à potentiel

Si l’aéronautique vit une crise sans précédent, d’autres secteurs comme la défense et la sécurité offrent d’intéressantes perspectives de développement. "Nous avons créé un comité défense au sein de NAE pour bien comprendre ce marché différent de l’aéronautique, et pour lequel il faut se préparer, avoir les habilitations défense, être sécurisé face aux cyber attaques". La filière mène ainsi des actions en partenariat avec les équipes locales de la Direction générale de la sécurité intérieure DGSI et la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense pour former ses membres au risque cyber.

Autre secteur d’avenir, celui de l’hydrogène, pour lequel la Normandie semble bien positionnée, avec des leaders comme ArianeGroup, qui a récemment reçu la visite du président Emmanuel Macron, venu annoncé un financement de 30 millions d’euros pour le site de Vernon à destination du programme de moteur Prometheus et aussi pour développer les piles à combustible et hydrogène. Si le projet d’avion à hydrogène intéresse NAE, Philippe Eudeline prévient qu’il faut d’abord "identifier les acteurs et ensuite structurer, comme nous l’avons fait pour la fabrication additive et sommes en train de la faire pour la filière drones". NAE a déjà fait un premier pas en devenant membre de France Hydrogène (acteurs de l’hydrogène et des piles à combustible en France).

La filière drones est un autre secteur à potentiel identifié par NAE, notamment en ce qui concerne les engins volants "utiles", et des discussions sont en cours avec la Métropole Rouen Normandie et le CHU dans l’utilisation de drones pour les transports urgents d’équipements entre le CHU et les cliniques. Une réflexion est également menée sur un itinéraire test entre l’hôpital d’Elbeuf et le CHU de Rouen. Autre piste, celle des drones d’inspection "suite à l’incendie de Lubrizol", capables d’aller mesurer la toxicité d’un nuage de fumée. Une dizaine de membres NAE sont déjà identifiés et un centre d’innovation de drones doit ouvrir sur le site de l’aéroport Le Havre-Octeville.

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