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Mont Chat Michel met le lin normand à l’honneur
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Mont Chat Michel met le lin normand à l’honneur

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La start-up « Mont Chat Michel » a vu le jour pendant le confinement. Fondée par Florence Letellier dans la Manche, elle commercialise des bodys en lin pour bébés 100 % fabriqués en France. Un projet qui s’ajoute à de nombreux autres en cours sur le territoire et qui concerne cette fibre naturelle cultivée en Normandie.

Florence Letellier veut, avec sa marque textile Mont Chat Michel, mettre en avant le lin normand et suivre une démarche écologique et durable. — Photo : © DR

La filière « lin normand » poursuit son développement. En début d’année 2020, la start-up LINportant voyait le jour avec l’objectif d’ouvrir son usine de fabrication de T-shirts en lin bio à Évrecy (Calvados). En juin dernier, la branche fibres Ecotechnilin du groupe coopératif Natup en Seine-Maritime annonçait, en entrant au capital du tisseur Lemaitre Demeestere à Halluin (Hauts de France), sa volonté de créer une filature de lin à Saint-Martin-du-Tilleul dans l’Eure.

Aujourd’hui, c’est un autre projet concernant le lin normand qui se développe à Pontorson dans la Manche, avec le lancement de la start-up Mont Chat Michel. À l’initiative de Florence Letellier, l’entreprise a produit sa première collection de bodys écoresponsables pour bébés de 3 à 24 mois. Après plusieurs années passées dans l’industrie textile et le prêt-à-porter enfant, la jeune dirigeante a décidé de lancer sa propre marque en mettant en avant le lin normand comme matière de prédilection et sa volonté de porter une démarche écologique et durable : « La Normandie est la première région productrice de lin en France, et c’est une fibre respectueuse de l’environnement car elle n’a pas besoin d’irrigation supplémentaire comme le coton. L’eau de pluie suffit », justifie la créatrice en ajoutant : « Tout ce qui est récolté est utilisé, il y a zéro déchet. »

Privilégier les circuits courts

Lancée en pleine période de confinement, la start-up a d’abord axé sa communication sur son site d’e-commerce et les réseaux sociaux, faute de pouvoir être présente dans les magasins. « Il n’y a pas de bons ou de mauvais moments pour lancer une société et comme je disposais déjà de stocks, j’ai ouvert mon site de vente en ligne. J’ai réalisé mes premières ventes en mars. Les retours des clients étaient très positifs : j’ai reçu des messages de sympathie de clientes avouant que le lancement de ma marque était une vraie bouffée d’oxygène dans cette période de crise sanitaire ! », raconte Florence Letellier.

L’entreprise veut privilégier les circuits courts : la matière première est produite en Normandie, les bodys sont confectionnés et tricotés près d’Angoulême, l’impression des motifs à Verson dans le Calvados, et le pochon en coton recyclé d’emballage est conçu en Auvergne. « Nous disposons de tout le savoir-faire en France », s’enthousiasme la jeune chef d’entreprise. Au vu de la montée en puissance des ventes en ligne, Florence Letellier a décidé, dès la sortie du confinement, d’installer des espaces de vente dans deux boutiques, à Avranches et Granville. « Je recherche aujourd’hui de nouveaux points de vente », précise la dirigeante qui gère elle-même la partie commerciale et logistique de la start-up qui a reçu des soutiens financiers de la Région Normandie, du Pays de l’Abbaye, et du Crédit Agricole Normandie. Au total, 100 000 euros ont déjà été investis dans le projet.

Pour poursuivre son développement, la créatrice a pris contact avec le groupe Natup afin de se positionner sur le projet de création de filature de lin dans l’Eure, mais aussi en participant au projet de l’association LINportant.

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