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Michel-Edouard Leclerc : « Pourquoi je me mets au service du projet de Neoma »
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Michel-Edouard Leclerc président de Neoma business school Michel-Edouard Leclerc : « Pourquoi je me mets au service du projet de Neoma »

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PDG de l'enseigne de distribution E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc a été élu, le 30 janvier 2018, président de Neoma business school (trois campus à Rouen, Reims et Paris). Il souhaite notamment renforcer l’attractivité de l’école.

— Photo : wellcom

Le Journal des Entreprises : Comment êtes-vous arrivé à la tête de Neoma business school ?

Michel-Edouard Leclerc : C’est une histoire de rencontre, et je n’imaginais pas qu’elle aboutirait à cette demande. Cela fait longtemps que je connais Rouen et Reims. A Reims, j’ai un ami, Jean-Paul Pageau (président de la CCI Marne-en-Champagne, NDLR) qui n’a cessé de vouloir m’attirer à Reims, déjà comme adhérent Leclerc. On s’est rencontré dans les années 70, il était apprenti boucher et à présent à la tête d’une coopérative et président de chambre de commerce. Quel parcours ! Je connais bien Reims et son école avec laquelle nous avons toujours eu des partenariats avec les centres Leclerc. C’est donc une histoire ancienne qui fait sens. Et puis, il y a eu un déclic sur les réseaux sociaux. Je ne suis pas geek mais je me débrouille, et un jour je vois une pub pour Neoma mais qui ne mentionnait ni Rouen, ni Reims. J’ai fait un billet pour leur demander s’ils s’étaient posés la question du territoire ? Le lendemain, Jean-Paul Pageau me répond et me dit que ma remarque est juste et on s’est vu pour en parler.

Avez-vous pris rapidement une décision suite à la proposition de présidence de l’école ?

M.-E. L. : J’ai dit que j’avais besoin d’aller sur site avant de me décider. Je n’ai pas de tentation notabiliaire, mais l’envie de mettre ma crédibilité dans le monde de l’entreprise au service des étudiants. C’est ce que m’ont demandé les gens de Reims et de Rouen et que j’ai accepté. Au début, j’avais peur qu’on me demande d’être président d’honneur, ce qui ne m’aurait pas intéressé. Je reste très branché sur le terrain et mon idée est de servir d’effet de levier grâce au réseau de notre enseigne. Pour les étudiants, il n’y a pas de meilleur répertoire qui existe dans les mondes économiques et politiques.

Par quoi avez-vous été séduit dans ce nouveau challenge ?

M.-E. L. : Mes prédécesseurs ont mis ces écoles sur de formidables rails. Il y a les classements mais aussi les campus, ou encore l’Institut Confucius. Il y a une âme, de la passion dans cette école. Servir d’ambassadeur, de caisse de résonance à Neoma, c’est un challenge qui me plait. Et puis, j’ai toujours été impressionné par le fossé entre l’entreprise et l’enseignement. Mais que de chemin parcouru grâce aux écoles de commerce qui ont tiré ce rapprochement. Ce lien important, on en a pas trouvé la voie avec l’Université… Je ressens le besoin que l’on parle de l’entreprise, et pas seulement à travers les startups. La PME, ce n’est pas la vieille école ! La digitalisation des entreprises nécessite une orientation collective. L’investissement fort qui doit être réalisé dans nos sociétés et entreprises est celui de la formation. Il faut être capable de se muscler face à une société dont les repères bougent. Ce nouvel engagement est aussi pour moi l’occasion de puiser des exemples de savoir-faire et de pédagogie, afin de les transmettre aux personnes de mon métier et à mes contacts.

Justement, cet engagement est-il aussi pour vous le moyen de trouver des futurs cadres, voire adhérents, de votre réseau Leclerc ?

M.-E. L. : Mon engagement c’est d’apporter mon expérience et la légitimité de Leclerc. Mais je tiens à être clair, je ne viens pas « Lecleriser » Neoma ! Ce ne sera pas ma chose. Mon engagement est de mettre tout ce qu’il y a de bon de mon histoire au service de Neoma. Mon programme, ce n’est pas un programme Leclerc, c’est un programme au service de Neoma et je serais un président d’active. En acceptant Neoma, je redeviens aussi étudiant, à l’écoute et prêt à apprendre.

Quelle est votre ambition pour Neoma ?

M.-E. L. : Elle est qualitative. Cette compétition du classement, c’est sain ; ce n’est pas une guerre mais une compétition, et un marqueur pour les étudiants de sortir d’une bonne école. Ce que je trouve avec Neoma, c’est une dynamique qui conditionne la fusion entre Reims et Rouen. Un mélange entre un ancrage territorial revendiqué et une ambition internationale. C’est une signature extraordinaire ! Ce sont des régions qui se prennent en main et qui ne la ramène pas. Rouen est une grande vallée où s’exprime les marques de l’agroalimentaire comme Elle&Vire, Ferrero, et aussi la logistique et l’automobile avec Renault et Peugeot. Beaucoup de biens sont envoyés en Europe à partir de cette zone importante. A Reims, cohabitent les valeurs du luxe, les codes de la rareté avec notamment le Champagne, mais aussi un secteur agroalimentaire qui ambitionne de nourrir l’Europe. Cet enracinement moderne et entrepreneurial est un marqueur fort de ces territoires que je veux porter afin de renforcer encore l’attractivité de l’école, notamment auprès des étudiants étrangers.

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