Medef Normandie : « Le port du masque dans l'entreprise est nécessaire tant qu’il n’y a pas de vaccin »
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Pierre-Jean Leduc président du Medef Normandie Medef Normandie : « Le port du masque dans l'entreprise est nécessaire tant qu’il n’y a pas de vaccin »

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Président du Medef Normandie et de Dedienne Multiplasturgy Group, Pierre-Jean Leduc est favorable à l'obligation du port du masque dans l'entreprise et estime que les mesures de protection vont rythmer notre quotidien dans la durée.

— Photo : S.C

Que pensez-vous de l’obligation du port du masque en entreprise que vient d’annoncer le gouvernement ?

Pierre-Jean Leduc : Elle est logique dans le contexte actuel avec la pandémie qui semble se renforcer. De plus, les vacances nous ont amenés à avoir des contacts dans un cercle élargi. Je trouve donc logique de se protéger aussi bien dans le domaine de la vie privée qu’en entreprise.

Les masques à la charge des entreprises, un coût supplémentaire acceptable ?

P.J.L : La protection des salariés était déjà à notre charge, il n’y a rien de nouveau pour les entreprises. J’en entends certains se plaindre, mais j’estime qu’il est de notre responsabilité d’assurer la sécurité de nos salariés. Non, la mauvaise nouvelle, c’est le rebond de la pandémie, et c’est cela le côté anxiogène pour nous, il va falloir continuer à se protéger dans la durée.

« C’est un acte citoyen de protéger les autres tout en se protégeant soi-même »

Quel impact sur l’organisation du travail ?

P.J.L : Il va falloir remettre en place des procédures qui existaient déjà pendant le confinement. La priorité, c’est d’éradiquer cette pandémie, et c’est un acte citoyen de protéger les autres tout en se protégeant soi-même. Le combat, ce n’est pas le port du masque mais comment on endigue une nouvelle vague qui serait catastrophique pour nos entreprises et l’économie. Même si c’est une contrainte, et que cela représente des coûts, il n’y a rien d’autre à faire tant qu’on n’a pas trouvé un vaccin.

Cette obligation du port du masque va tout de même induire des changements dans l’organisation du travail. L’open space est-il toujours adapté ?

P.J.L : Oui, nous allons probablement devoir reconsidérer les mesures de télétravail mises en place pendant le confinement. Ainsi, chez Dedienne (620 salariés / 66 M€ de CA en 2019), nous avions stoppé le télétravail, et il va sans doute falloir le remettre en place en partie pour ceux qui travaillent en open space. Mais, je ne crois pas que cela va modifier en profondeur l’utilisation de ces grands bureaux ouverts, car ils ont beaucoup d’avantages en matière de travail en équipe. Cependant, peut-être faudra-t-il segmenter les grands open spaces. Avant de remettre en cause ce modèle, il faut attendre de voir l’évolution de la pandémie. De plus, nos organisations nous permettent de travailler à distance plus facilement à présent et ainsi permettre qu’il y ait moins de monde dans ces grands espaces. L’utilisation plus large des salles de réunion est aussi une possibilité. Ce qui est sûr, c’est que la surpopulation va être à proscrire, même si on n’est pas les uns sur les autres dans les open spaces. Ce qu’il faut, c’est discuter et regarder au cas par cas. Ce ne sont pas des décisions qui doivent être prises au niveau gouvernemental, mais dans l’entreprise. C’est du bon sens, comme pour le port du masque.

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