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Maison Berger va produire 1 million de flacons de gel hydroalcoolique
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Maison Berger va produire 1 million de flacons de gel hydroalcoolique

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Pour aider l’effort national de lutte contre le Coronavirus, Maison Berger (Bourgtheroulde/Eure), spécialiste des lampes à catalyse, a lancé la fabrication de près d’un million de flacons de gel hydroalcoolique, après avoir réorganisé ses chaînes de production.

— Photo : DR

Maison Berger Paris (150 salariés, 50 M€ de CA), référence mondiale de la fabrication de lampes à catalyse (800 000 Lampes Berger vendues chaque année au sein de 7 000 points de vente dans près de 50 pays), se joint à l’effort national dans la lutte contre le coronavirus avec la fabrication de près d’un million de flacons de gel hydroalcoolique, sur son site de Bourgtheroulde dans l’Eure.

Transformer l’outil de production

Il aura fallu à peine une semaine à l’équipe R & D de Maison Berger pour réussir la transformation des lignes de production pour pouvoir produire du gel hydroalcoolique. Un tour de force car les machines n’étaient pas adaptées à l’utilisation des matières premières nécessaires à la confection du gel hydroalcoolique, dont le glycérol et le peroxyde. Autre difficulté de cette production, trouver l’eau de qualité pharmacopée qui entre dans la composition du gel, souligne le directeur, Olivier Sillon. « C’est l’ingrédient le plus difficile à trouver et le niveau de qualité exigé est très élevé ». Et si le dirigeant reconnaît la difficulté de trouver les ingrédients qui entrent dans la composition du gel à cause « des fortes tensions qui existent sur les matières premières », il a tout de même pu bénéficier de « l’aide » de la Dreal dans cette recherche. Au total, l’entreprise a dû acheminer 90 tonnes d’eau purifiée dans des fûts scellés de 1 000 litres. Deux lignes de production sur les quatre que compte l’entreprise sont dédiées à cette production exceptionnelle prévue jusqu’au 24 avril. Des flacons de 250 ml et 500 ml, sortent des chaînes de production adaptées, à raison d’une cadence de 60 000 flacons par jour. L’entreprise fournira, gratuitement, le CHU de Rouen pendant la période de production (2 000 flacons par semaine). La production de gel hydroalcoolique sera prioritairement destinée aux pharmacies et entreprises. Le reste de la production sera distribué au niveau national via les réseaux de grandes et moyennes surfaces (GMS) et le site Internet de Maison Berger (prix de vente fixé par décret).

Une demande en chute libre

Le choc de la crise du coronavirus affecte fortement les diverses productions de Maison Berger, dont celle de son produit phare, la lampe à catalyse (Lampe Berger). L’entreprise enregistre ainsi une chute de 80 % de la demande depuis mi-mars, et seules trois salariées travaillent encore à la confection des lampes. « Nous avons dû arrêter les CDD, mais les titulaires se sont mobilisés. Notre contrôleuse qualité et ainsi passée à la production », explique Laurent Camacho, responsable de production, qui insiste sur la forte solidarité des équipes pour assurer cette nouvelle fabrication. L’essentiel des salariés s’est donc repositionné sur la production de gel hydroalcoolique, seul horizon clair de l’entreprise pour le moment : « Pour l’instant, nous sommes dans l’action, uniquement préoccupés par la production de gel hydroalcoolique. Pour le reste, nous n’avons pas de visibilité. Ma conviction, c’est que nous sommes face à un événement exceptionnel qui a fait exploser la demande en gel, et que cette demande restera élevée par la suite », assure Olivier Sillon.

Une nouvelle production pérennisée ?

Depuis la mi-mars, les entreprises de parfumerie et de la chimie sont autorisées à réorienter leurs productions pour fabriquer des gels hydroalcooliques. Une autorisation qu’a rapidement saisie Olivier Sillon : « Produire du gel, c’est notre volonté. De plus, nous avions une légitimité dans ce domaine, ayant déjà fabriqué des solutions bactéricides (utilisation d’origine des Lampes Berger destinées à purifier l’air des hôpitaux, NDLR), ou encore antimoustiques pour nos produits ». Convaincu que la demande en gel hydroalcoolique restera soutenue, bien après la fin du confinement, en France et au niveau mondial, le directeur de Maison Berger réfléchi à la pérennisation de sa nouvelle production, via une ligne de production dédiée qui reste à installer. « Nous sommes encore dépendants de l’étranger pour cette production de gel, mais le gouvernement souhaitera sûrement que nous disposions d’une production locale pour la suite. Avec des investissements, nous pourrions à l’avenir poursuivre cette nouvelle production de gel hydroalcoolique, en parallèle de nos autres productions ». Un possible relais de croissance qui donne de l’espoir à cette entreprise de plus de 120 ans, labellisée entreprise du patrimoine vivant et emblème de l’art de vivre à la française, même en temps de confinement.

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