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Luc Grauwet (PGS) : « Nous pouvons devenir numéro un de la palette aux États-Unis »
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Luc Grauwet (PGS) : « Nous pouvons devenir numéro un de la palette aux États-Unis »

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Vice-président associé de Palettes Gestion Services (PGS), près de Rouen, depuis 2017, Luc Grauwet entraîne le champion normand de la palette dans l’aventure américaine, en investissant 30 millions d’euros dans une scierie en Alabama.

— Photo : PGS

Le Journal des Entreprises : Vous êtes à la tête de PGS depuis presque deux ans. Comment avez-vous pris les rênes de la société créée et développée par Jean-Louis Louvel ?

Luc Grauwet : J’étais à la tête de l’entreprise belge Rodanar, fabricant de palettes en bois depuis 1982, lorsque Jean-Louis Louvel s’est intéressé à la société. Au début, je n’étais pas intéressé par un rachat car je souhaitais poursuivre moi-même le développement de Rodanar. Nous avons alors décidé de créer RDB Pallets en 2014, une joint-venture entre PGS et Rodanar pour commencer à travailler ensemble et créer des synergies entre nos sociétés.

Finalement, nous avons constaté que cela marchait bien entre nous, car nous étions toujours sur la même ligne. Jean-Louis m’a alors demandé de prendre le poste de vice-président de PGS group que je dirige depuis deux ans, et dans lequel je suis devenu actionnaire à hauteur de 20 %, ce qui lui permet de consacrer plus de temps à la gestion de son holding Fininco.

Après l’Europe, vous entamez une nouvelle étape de votre développement international avec une installation aux États-Unis. Quelle stratégie a guidé votre choix ?

L.G : Sur le continent européen, nous réalisons actuellement presque 300 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 915 collaborateurs directs. Nous avons des sites en France et en Belgique, que nous cherchons à optimiser. En Espagne, les perspectives de croissance sont importantes. Notre intérêt pour les États-Unis procède de la démarche de deux clients qui nous ont demandé de travailler là-bas. Et nous suivons toujours nos clients dans leurs développements.

La première étape de ce nouveau développement pour PGS group, c’est la construction d’une scierie dans l’État de l’Alabama avec un investissement de 30 millions d’euros. Elle doit commencer à produire dès le mois de juillet 2019 et permettre au groupe de traiter, dans un premier temps, quelque 10 000 m3 de bois scié par mois, qui serviront à la fabrication et la réparation de palettes. Nous envisageons déjà la mise en route d’une seconde, voire d’une troisième scierie à terme.

Comment avez-vous financé cet investissement ?

L.G : Il est financé en fonds propres par PGS et PalletOne et bénéficie également du financement d’une banque belge.

Y a-t-il d’autres développements à attendre sur le territoire américain ?

L.G : Oui, nous commençons aussi à regarder comment lancer la production de palettes. Pour l’ensemble de nos activités américaines, scieries et palettes, nous avons créé une joint-venture avec PalletOne (55 % pour PGS et 45 % pour PalletOne, NDLR), un leader de la palette aux États-Unis (350 millions de dollars de chiffre d’affaires, NDLR). C’est un peu le PGS des USA ! Car si nous maîtrisons les techniques du bois, il nous faut comprendre le fonctionnement du business aux États-Unis. C’est là que notre partenaire entre en jeu. Avec cette alliance, je suis convaincu que nous pouvons devenir le plus gros acteur dans ces domaines sur le marché américain !

Avez-vous renforcé votre équipe de management pour soutenir ce nouveau développement ?

L.G : En effet, nous renforçons l’organigramme du groupe PGS. Nous venons notamment de recruter Nicolas Occis, qui était jusqu’ici le directeur de Haropa Port de Rouen. Il aura en charge de s’occuper de la croissance du groupe dans les années à venir, au poste de chief administration officer. J’ai également finalisé le recrutement d’un CFO, qui a travaillé dans de grands groupes, pour m’aider sur la partie finance.

Nous avons besoin de nous restructurer pour performer dans nos développements futurs. Il faut prendre la mesure du développement de PGS : de ses débuts à aujourd’hui, le travail accompli par Jean-Louis Louvel est impressionnant ! Si je suis rentré chez PGS, c’est parce que c’est un groupe qui a grandi très vite, avec différentes sociétés indépendantes. À présent, pour aller plus loin, nous sommes en train de restructurer le groupe avec une structure de gestion globale de l’ensemble des 42 sites qui forment le groupe PGS.

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