L’industrie des Temps Modernes
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L’industrie des Temps Modernes

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L'usine 4.0 fait son entrée dans bon nombre d'entreprises. Signe de l'évolution, cette industrie du futur touche tous les postes: administratifs comme techniques. Mais quelques entreprises font encore de la résistance.

— Photo : Le Journal des Entreprises

L’usine des Temps Modernes de Charlie Chaplin a bien évolué. Le salarié n’en est plus à subir les automatisations décérébrées des chaines de production. L’usine 4.0 pense pour vous et avec vous. La digitalisation intervient en amont des ateliers, mais aussi au cœur des machines afin d’améliorer leur mise en service et leur maintenance. Le numérique est mis au service de chacune des étapes de la production.

Le futur ? Selon Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre chargé du numérique, venu inaugurer le salon de l’Industrie du Futur à Deauville, « le futur est déjà passé, l’usine 4.0, c’est l’usine d’aujourd’hui ». Et ce, dans tous les corps de métiers : on parle de ville connectée, de bâtiments intelligents, de recrutement 2.0, de e-logistique, de smart médecine… Des start-up créent tous les jours de nouvelles applis pour faciliter l’entrée des entreprises dans le train du numérique et de l’innovation. Un train qu’il ne faut pas rater. Selon le président de la CCI Normandie, Vianney de Chalus, « une PME sur deux disparaîtra si elle ne franchit pas la marche du numérique. » Une étape parfois vécue comme stressante pour des PME soudainement confrontées à un afflux de données de masse, ces fameuses big data, qu’il faut désormais trier, gérer et analyser. L’approche de l’homme au travail s’en trouve bouleversée : il faut repenser l’ensemble des tâches des salariés, depuis la chaîne de production jusqu’aux services administratifs, faire jouer la transversalité entre les services, encourager une meilleure communication entre collaborateurs.

Pourtant, comme le village d’Astérix, certaines entreprises font encore de la résistance dans cet empire des temps modernes : à l’image de Bohin France, un des derniers fabricants d’aiguilles à coudre, qui travaille encore avec des machines du 19e siècle. Ce n’est pas faute d’avoir essayé avec des machines plus modernes : mais le constat est là. Implacable. « On perdait en qualité », assure la directrice générale Audrey Régnier. Les hommes n'ont pas dit leur dernier mot face à l'intelligence artificielle. Pas encore. Pour combien de temps ?

Ce billet a été publié dans Le Journal des Entreprises édition Normandie n°373, juillet-août 2018.

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