Depuis la sortie du confinement, les ventes de camping-cars se sont envolées. C’est le constat que font Les Établissements Jacqueline, concessionnaire normand spécialisé dans la vente de camping-cars et de caravanes après deux mois d’arrêt d’activité. Une reprise économique bienvenue pour l’entreprise installée en Normandie depuis 1974. L’entreprise (49,7 M€ de CA, 80 salariés) a constaté un engouement très fort pour ses produits au sein de ses concessions de Caen (Verson-siège), Rouen, Cherbourg, Évreux et Plénée-Jugon en Bretagne. « Avec l’expérience du confinement, la clientèle s’est aperçue que pour se sentir en sécurité, l’hôtel ou les voyages organisés n’étaient pas forcément des solutions idéales pour les vacances », souligne Sylvain Jacqueline, directeur général de l’entreprise. « Le camping-car va permettre aux touristes de profiter des beaux jours en toute liberté ». L’entreprise a donc vu arriver de nouveaux clients qui se sont ajoutés à ceux qui avaient dû reporter leur achat en mars et avril. Globalement, en mai, alors que la réouverture n’a eu lieu que le 11, l’activité avait déjà progressé de 30 % par rapport à mai 2019. Une véritable bouffée d’air, après un recul de 60 % en mars et de 100 % en avril.
Pour faire face à cet afflux de demandes, les concessions ont dû s’organiser pour honorer les commandes antérieures au printemps et répondre aux nouvelles commandes. « La difficulté est que nous nous trouvons en bout de chaîne », explique Sylvain Jacqueline. « La fabrication d’un camping-car résulte de l’intervention de nombreux métiers et, du fait des contraintes sanitaires, les capacités de production des fabricants sont au mieux de 70 à 80 % de ce qui était possible avant la crise. Les délais entre le moment où nous passons commande et ceux où nous sommes livrés se sont donc allongés de deux mois et atteignent désormais six à huit mois ». Ainsi, certains véhicules commandés à l’entrée de l’été ne seront livrés que d’ici décembre 2020 à février 2021.
Croissance à deux chiffres depuis plusieurs années
Le concessionnaire dispose habituellement de 300 à 400 véhicules en stock. Au 20 juin, il en comptait 548 dont 218 en attente de livraison. Pour faire face à la demande accrue, les salariés de l’entreprise sont pleinement mobilisés et certaines équipes renforcées par l’embauche d’intérimaires. « Avant de livrer un camping-car, nous devons lui adjoindre les accessoires demandés par le client, mais aussi réaliser tout un travail de préparation et de contrôle préalable à la mise en mains du véhicule », explique Sylvain Jacqueline.
Un surcroît d’activité qui devrait se prolonger. « Le camping-car n’est pas juste un concept d’opportunité. Nos véhicules ont été propulsés sur le devant de la scène pour encourager le retour des touristes et je pense que cet engouement va durer au moins jusqu’à l’automne, voire au-delà », espère le dirigeant.
Misant sur cette vague d’engouement, l’entreprise, habituée à des croissances à deux chiffres depuis plusieurs années, espère clore son exercice, au 31 juillet, avec un recul de son chiffre d’affaires annuel de « seulement » 6 % malgré les deux mois de fermeture.
