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Les collectivités bouclent le tour de table du Contournement Est
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Les collectivités bouclent le tour de table du Contournement Est

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Le refus du département de l'Eure d'assurer une part du financement de ce projet d'infrastructure "stratégique" a obligé les collectivités locales à rebattre les cartes. La Région, la Métropole de Rouen et le département de Seine-Maritime ont dévoilé mercredi 13 septembre une nouvelle répartition de leurs engagements financiers respectifs pour assurer les quelques 250 millions d'euros à leur charge dans ce projet de 890 millions d'euros.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le timing est serré. Saisi en juillet dernier, le Conseil d'Etat doit se prononcer avant le 11 janvier 2018. Date à laquelle la déclaration d'utilité publique (DUP) devra être prononcée pour que le projet routier de désengorgement de Rouen, dans les cartons depuis 1972, puisse enfin se concrétiser.

Un courrier adressé à Edouard Philippe

C'est donc à quelques jours du lancement des Assises de la Mobilité (19/09) par le gouvernement d'Edouard Philippe, que le président de région Hervé Morin, le président du département de Seine-Maritime Pascal Martin et leur homologue de la Métropole de Rouen Frédéric Sanchez, ont très officiellement adressé un courrier au Premier ministre en personne pour lui redire tout le caractère stratégique que revêt à leurs yeux ce grand projet d'infrastructure.

Face au désistement de l'Eure, une nouvelle clé de répartition des engagements des collectivités

« Il aura fallu attendre 45 ans pour enfin sortir ce dossier », se désole Hervé Morin. Évalué à hauteur de 890 millions d'euros, le projet de Contournement Est de Rouen doit être financé à parts égales par l'Etat et les collectivités locales (245 millions d'euros), ainsi que par le futur concessionnaire (400 millions d'euros). Avec le refus du département de l'Eure de finalement participer au tour de table, les acteurs publics locaux du dossier ont dû revoir la répartition de leurs charges. La Région Normandie s'engage donc à hauteur de 157 millions d'euros, la Métropole de Rouen sur 66 millions d'euros et le département de Seine-Maritime sur 22 millions d'euros.

Rouen, Métropole sans périphérique

Une nouvelle clé de répartition qui vise avant tout à rassurer l'Etat sur l'engagement des collectivités locales dans cette période charnière. « Il n'y a plus aucune raison pour que ce projet ne se fasse pas », résume le président de région. Même si le gouvernement a pu annoncé qu'il mettait en "stand-by" les grands projets d'infrastructures planifiés par la précédente majorité, les trois élus affichent leur grande détermination: « Rouen est la seule métropole de France sans périphérique », rappelle Hervé Morin qui souligne dans le même temps que le Premier ministre et ancien maire du Havre connaît bien l'urgence du dossier, tout comme son ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui fût un grand défenseur du projet lors de ses précédentes campagnes électorales locales.

« Ne pas retenir ce projet serait une agression... »

« C'est un moment historique », estime pour sa part Frédéric Sanchez qui veut croire que le dossier de la liaison A28/A13 restera « sur le haut de la pile », malgré la volonté affichée de l'Etat de remettre à plat les grands projets d'infrastructures en France. « Ce projet est stratégique pour toute la Normandie », insiste Hervé Morin. « Ne pas le retenir serait une agression...un signe que l'Etat abandonne un territoire qui en a une nécessité absolue ! » Prudent, mais résolument optimiste, le patron de la Métropole de Rouen rappelle que c'est le gouvernement d'Edouard Philippe qui a saisi en juillet dernier le Conseil d'Etat. Et depuis lors, « les étapes se déclinent favorablement ».

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