Les CCI normandes vont devoir (encore) se serrer la ceinture
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Les CCI normandes vont devoir (encore) se serrer la ceinture

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La nouvelle baisse drastique des ressources fiscales imposée aux CCI par la nouvelle loi de finances 2019 entraîne une profonde mutation des Chambres de commerce et d’industrie normandes.

de g. à dr : Jean-Michel Costasèque, président de la CCI Portes de Normandie ; Vianney de Chalus, président de la CCI Normandie ; Michel Collin, président de la CCI Caen Normandie ; Léa Lassarat, présidente de la CCI Seine Estuaire ; Daniel Dufeu, président de la CCI Ouest Normandie ; Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole
— Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

L’ambiance n’est pas à la fête dans les CCI normandes. Après l’annonce, par la loi de finances 2019, des baisses des ressources allouées aux Chambres de commerce, les six CCI de Normandie se voient contraintes de s’engager dans une profonde mutation de leur mode fonctionnement. « Pour les CCI normandes, ce seront 22 millions de moins en quatre ans, et près de 7 millions dès 2019 », déplore le président de la CCI Normandie, Vianney de Chalus.

Les CCI normandes avaient déjà dû faire face à une baisse de la moitié de ses ressources fiscales dès 2012, avec pour résultat, une fusion des deux chambres régionales en une seule et la diminution du nombre de chambres territoriales de 10 à 5 : « C’est un nouveau coup dur pour les CCI. Il va nous falloir continuer à évoluer de manière rapide, apprendre à rationaliser encore plus, et à facturer nos services, que ce soit aux entreprises ou aux collectivités : c’est le seul moyen d’augmenter nos ressources. »

Démission du président de la CCI Normandie

Vianney de Chalus — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Un nouveau départ donc pour les CCI normandes, et notamment pour la chambre régionale qui, non seulement va devoir se réorganiser, mais aussi élire un nouveau président : « Pour ce nouveau départ, j’estime qu’il faut de nouvelles synergies. C’est pour cela que j’ai décidé de quitter mon mandat de président de CCI Normandie à la fin avril, date de l’assemblée générale qui élira mon successeur », annonce Vianney de Chalus.

Le président démissionne donc deux ans avant la fin de son mandat, après avoir été au service des CCI pendant 15 ans. « Je resterai élu, mais plus aux manettes », confirme-t-il.

35 suppressions de postes

Avec 78 M€ de ressources fiscales en 2013, puis 42 M€ en 2018, et à l’horizon 2021, seulement 18 M€ de ressources, les CCI normandes ont décidé de s’organiser « autrement, sous forme d’organisation matricielle ».

« Il va nous falloir apprendre à rationaliser encore plus et à facturer nos services : c’est le seul moyen d’augmenter nos ressources. »

« Notre ADN reste la proximité. Les chambres de commerce restent le dernier service public géré par les entreprises, en capacité d’accompagner les porteurs de projets au coeur des territoires. Nous privilégierons donc à l’avenir une organisation moins pyramidale pour laisser place à une organisation matricielle qui garantira un même niveau de réponse avec les mêmes outils à une même tarification », annonce le président de la CCI Caen Normandie, Michel Collin.

Face à cette nouvelle situation financière, plusieurs dispositions ont été prises pour assurer la continuité des missions des CCI normandes qui emploient près de 1 200 salariés : d’abord par la mise en place d’un plan de restructuration, avec notamment 35 suppressions de postes, dont 25 en CCI de région. « Une cellule d’accompagnement pour les collaborateurs en recherche d’emploi et une cellule d’écoute psychologique ont été mises en place », assure Vincent Laudat, président de la CCI de Rouen. « Chaque président et directeur général deviendront référents d’une action pour l’ensemble du collectif », ajoute Léa Lassarat, présidente de la CCI Seine-Estuaire.

Des services désormais payants

Par ailleurs, le service d’appui aux entreprises se concentrera uniquement sur l’animation et la coordination des actions menées par les CCI territoriales. Egalement au programme, la baisse du budget des subventions octroyées aux associations et la digitalisation des outils de communication, dont le journal Normandinamik, qui perd sa version papier.

Avec un objectif de multiplier par 2,5 le chiffre d’affaire généré avant la fin 2021, les CCI se voient obligées d’adopter une « logique de services payants quasi-systématiques. »

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