Fini le casse-tête des contrats à rallonge sur des feuilles de papier, demain, les entreprises pourront travailler sur des « smart contracts » (contrats intelligents, numériques et autonomes) qu’elles auront elles-mêmes conçus. Cette « entreprise augmentée » fait actuellement l’objet de recherches très avancées à Orange Labs Caen : une plateforme pensée par trois ingénieurs caennais (Julien Zimmermann, Julien Hatin et Baptiste Hemery) qui va permettre à n’importe quelle entreprise PME-PMI de créer ses propres contrats numériques et autonomes entre plusieurs parties. « Nous utilisons la technique du blockchain (technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle- NDLR) », explique Julien Zimmermann, « l’objectif étant de fluidifier les rapports entre les entreprises et les clients, mais le contrat reste la propriété de l’entreprise qui le crée. Une fois le smart contract signé entre les parties, ces dernières peuvent l’intégrer dans leur processus métier. » Ainsi, pour un prêt de matériel entre deux entreprises, l’assurance prêt se déclenchera automatiquement. L’appli « Compose your smart contract » permet d’hybrider des services de fournisseurs divers pour composer un service sur mesure, et se pose en alternative aux offres telels que Uber, Deliveroo, Amazon…
Des tests dès le mois de juillet
L’application est actuellement en phase de recherche et bénéficie d’intégrations en continu. « Nous avons des perspectives de test avec une banque internationale qui souhaite diversifier ses solutions de financement, au début du mois de juillet » confirme Nicolas Demassieux, directeur de la recherche d’Orange.
Parmi les autres applications développées à Caen, le NFC main libre qui permet de zapper sa carte ou son mobile pour effectuer ses règlements, ou accéder à un bâtiment industriel sans sortir son badge d’accès. « Nous utilisons ici la reconnaissance physiodynamique. L’empreinte vieillit avec la personne elle-même », détaillent Philippe Levionnais et Romain Huet, les ingénieurs en charge du développement du projet. Une technologie qui pourra être adaptée aux personnes handicapées.