Le quotidien Paris-Normandie en liquidation judiciaire
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Le quotidien Paris-Normandie en liquidation judiciaire

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En proie à des difficultés, la régie publicitaire du quotidien normand Paris-Normandie a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité. La société éditrice du titre de presse devrait être placée elle aussi en liquidation le 21 avril.

La direction de Paris-Normandie annonce des pertes de l’ordre de 90 % des recettes publicitaires, ainsi qu’une baisse de la diffusion de 20 % — Photo : Sébastien Colle / Le JDE

Dans un communiqué publié le 16 avril, la direction du quotidien normand Paris-Normandie a confirmé les difficultés que rencontre le journal depuis le début de la crise du coronavirus. Le tribunal de commerce de Rouen a ainsi acté la mise en liquidation avec poursuite d’activité de la régie publicitaire du titre (RNP). La Société normande d’information et de communication (SNIC), société éditrice du Paris Normandie, devrait connaître le même sort le 21 avril, suite au rendez-vous fixé avec le tribunal.

L’impact majeur de la crise du coronavirus

Comme c’est le cas pour la plupart des médias depuis le début de la crise sanitaire et le confinement, Paris-Normandie a vu ses ressources publicitaires fortement diminuer. La direction du titre normand annonce des pertes de l’ordre de 90 % des recettes publicitaires, de 60 % des annonces légales, de 20 % des annonces « carnets », ainsi qu’une baisse de la diffusion de 20 %. Depuis le 23 mars, le journal est passé de sept éditions locales à une seule édition régionale. Au total, Paris-Normandie annonce un manque à gagner de près de 500 000 euros sur le mois de mars et fait une projection de pertes, à fin mai, de 2 millions d’euros.

Selon la direction, les estimations « les plus raisonnables » envisagent un déficit global, à la fin de l’été, de plus de 3 millions d’euros « dans le cadre d’un déconfinement et d’une reprise totale de l’activité ». Des perspectives pour lesquelles de nombreuses interrogations demeurent selon les dirigeants : « Dans quelles mesures nos annonceurs commerçants seront-ils en capacité d’investir dans la publicité alors qu’ils peinent aujourd’hui à nous régler les parutions dues avant la crise. Combien d’entre eux résisteront au tsunami et quelles seront leurs priorités ? », écrivent-ils.

« Pas d’autre solution » selon les dirigeants

Suite à l’arrivée de Jean-Louis Louvel comme actionnaire principal (patron du groupe PGS), Paris- Normandie avait entamé un lent mais certain redressement avec une dette ramenée de 10 M€ à 7 M€, et des investissements dans le domaine du numérique et de l’évènementiel. Mais face à « une stratégie ruinée en quelques minutes par les mesures nécessaires prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 », aucune autre solution que la mise en liquidation avec poursuite d’activité n’était envisageable, selon les dirigeants du titre, Romuald Uzan et Valery Jimonet. « Toutes les aides pouvant être demandées l’ont été ! », estime la direction. Elle rappelle : « Paris-Normandie souffre d’un mal chronique et, après deux redressements judiciaires consécutifs, l’actionnaire actuel est venu au chevet du titre dans le cadre d’un plan de continuation. Les fonds propres négatifs ne donnent accès à aucune forme d’aide (européenne, nationale ou régionale) au regard des critères d’éligibilité ». La direction rappelle également la mise en place du chômage partiel à 100 % pour la RNP, ainsi que pour la SNIC avec un taux moyen de 42 % des effectifs. Et si le report des charges a été demandé, il ne devrait pas éviter la cessation de paiements.

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