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Le port de Ouistreham va investir 10 millions d'euros en vue du Brexit
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Le port de Ouistreham va investir 10 millions d'euros en vue du Brexit

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Nouveaux contrôles douaniers, création d’un service vétérinaire et phytosanitaire chargé du contrôle à l’importation des marchandises d’origine animale ou végétale… Le port de Ouistreham s’est préparé à toutes les versions possibles du Brexit.

Le rétablissement de la frontière physique entre les deux pays va engendrer un renforcement des contrôles migratoires — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

« Tous les scénarios ont été envisagés. Techniquement, nous sommes prêts », assure Michel Collin, le président de la CCI Caen Normandie en charge du port de Caen-Ouistreham. Alors que le sort et les contours du Brexit restent toujours flous à ce jour, le terminal transmanche de Ouistreham, qui a potentiellement vocation à redevenir une frontière physique de l’Union européenne au 30 mars prochain, se prépare à la sortie « la plus sèche » de la Grande Bretagne de l’UE. Pour y faire face, un certain nombre d’aménagements à hauteur de 2 M€ ont été programmés dans un premier temps : « On se prépare au pire en espérant le meilleur », reconnait Antoine de Gouville, directeur des équipements portuaires à la CCI.

Renforcement des contrôles

Chaque année, le port accueille plus 12 000 camions en provenance de la Grande Bretagne, dont 500 transportant des chevaux — Photo : © Pixabay

Le rétablissement de la frontière physique entre les deux pays va engendrer un renforcement des contrôles migratoires, avec notamment l’installation de bornes PABLO destinées aux formalités de détaxe de TVA à l’export pour les voyageurs. Il faudra également compter sur la création de nouveaux points de contrôle des poids lourds pour les déclarations à l’exportation, les contrôles d’immigration à l’importation et les déclarations à l’importation, mais aussi l’installation d’un bureau de douanes pour le paiement des taxes à l’importation sur les valeurs, alcool et tabacs, ainsi que le contrôle des certificats de vaccination des animaux de compagnie.

Mais pas seulement, car chaque année, le port accueille plus 12 000 camions en provenance de la Grande Bretagne, dont 500 transportant des chevaux : « Nous allons donc créer un service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières, chargé du contrôle à l’importation des marchandises d’origine animale ou végétale (SIVEP), des animaux vivants et de l’alimentation animale » annonce le directeur. Le SIVEP, situé à 3 km du terminal, sera couvert par un Cargo Community System (CCS) assurant un traitement douanier dématérialisé.

Si les moyens humains - vétérinaires et douaniers - seront mis à disposition par les douanes ou le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, la CCI prendra à sa charge le coût des travaux : « Une enveloppe de 10 M€ a été prévue, partagé à 50 % entre la CCI et les ports », confirme Michel Collin.

Un ferry propulsé au GNL

Le dispositif choisi pour le port de Ouistreham est celui de l’embectage — Photo : © PNA

Dans les autres nouveautés 2019, moins directement liées au Brexit, le port normand accueillera, en septembre, le nouveau ferry propulsé au GNL lancé par Brittany Ferries, le Honfleur. Des travaux d’aménagements sont programmés pour permettre l’accueil de ce navire nouvelle génération à Ouistreham, notamment une zone de stationnement des conteneurs-citernes permettant de stocker les conteneurs d’approvisionnement et des citernes vides.

Le Port de Caen-Ouistreham lance également un grand plan de modernisation de ses installations et réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales pour un budget d’ensemble de 4 M€. Sans oublier la création d’un embectage à l’entrée et à la sortie de la grande écluse de Ouistreham. Il permettra d’accroître la largeur admissible des navires jusqu’à environ 27,50 mètres.

En 2018, près de 3,2 millions de tonnes de marchandises (+0,09 %) ont ainsi transité en 2018 sur le port de commerce de Caen-Ouistreham classé 10e port en France. Les exportations céréalières (71 % des marchandises à Caen) ont pratiquement doublé (452 256 tonnes, +92 %) en un an.

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