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Le nouveau challenge du repreneur du fabricant de parapluies H2O
Témoignage Calvados # Biens de consommation # Artisanat

Le nouveau challenge du repreneur du fabricant de parapluies H2O

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Après 10 ans de carrière dans la société familiale d’emballage alimentaire, Yves-Charles Boccassini a choisi de voler de ses propres ailes, en rachetant la petite fabrique de parapluies H2O à Crépon, dans le Calvados. Il raconte cette reprise d'entreprise qui l'a vu repartir à zéro, avec l'objectif d'imposer ses produits made in France sur un marché très concurrentiel.

Yves-Charles Boccassini entouré de son équipe : Suzanne Richard, Stéphanie Degardin et Marianne Letellier — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

« Je dirigeais l’entreprise familiale d’emballage alimentaire Bocca-sacs à Rungis avec mon frère. Cela marchait bien, puisque nous enregistrions plus de 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 27 salariés. Mais, au bout de dix ans, j’avais l’impression de stagner et je ne voyais plus la valeur ajoutée que je pouvais apporter à l’entreprise. J’ai plutôt un profil d’entrepreneur et de développeur et j’ai eu envie de monter ma propre structure. C’était aussi une occasion de changer de vie et de me rapprocher de la Normandie, d’où je suis originaire.

J’ai contacté l’agence TransPaysNormand, spécialisée dans la reprise d’entreprises et au, terme de onze mois de recherche, on m’a proposé de reprendre H2O, dans le Bessin, à Crépon. La petite entreprise de fabrication de parapluies avait été fondée par Martine et Claude Collard à la fin des années 1990 : le couple partait à la retraite et souhaitait transmettre son savoir-faire. J’ai d’abord hésité, car c’était une microentreprise, avec un chef d’atelier et 250 000 euros de chiffre d’affaires, bien loin de l’entreprise que je dirigeais avant.

Objectif : 1 million d’euros de CA d’ici à cinq ans

L’entreprise m’a séduit par son savoir-faire à transmettre. De plus, j’ai rapidement sympathisé avec les anciens dirigeants. Et puis, je cherchais un produit « beau », fabriqué en France, et dans lequel je pouvais apporter ma valeur ajoutée et mon expérience entrepreneuriale. J’ai donc tout quitté et suis reparti de rien, ou presque !

J’ai travaillé, depuis la reprise le 15 janvier 2018, à la restructuration de l’entreprise et à cinq ans, je vise le million de chiffre d’affaires, afin de pouvoir partir à l’export. Dans un marché saturé, où il ne reste plus que dix fabricants de parapluies en France, dont quatre seulement 100 % made in France, y compris H2O, il faut se démarquer.

Des parapluies haut de gamme

H2O, à Crépon, dans le Calvados — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Notre spécificité est de faire du parapluie haut de gamme pour le particulier et le cadeau d’entreprise : tous les produits peuvent être personnalisés à la demande. Nous proposons plusieurs gammes, du pliant au golf, en passant par l’ombrelle.

Mon souhait est de faire d’H2O un fleuron de la manufacture normande. J’ai investi presque 200 000 euros dans la rénovation complète de l’atelier et du magasin. D’autre part, en plus de la chef d’atelier, j’ai déjà recruté deux personnes pour le montage des parapluies, les réseaux sociaux et la refonte du site web. Un couturier et une vendeuse doivent arriver sous peu.

Le négoce pour lisser l’activité

Notre activité est malheureusement météo-dépendante ! S’il pleut, on vend bien, en cas de canicule, on ne vend pas ! Pour ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier et risquer de perdre mes salariés en cas de sécheresse, je développe une activité de négoce, au sein même de l’atelier-magasin, en vendant des produits d’artisans locaux. Nous proposons déjà des savons et des vêtements pour bébés made in Normandie. Avec un objectif à moyen terme : assurer les charges fixes et les salaires grâce au négoce, à raison de 50 % du chiffre d’affaires. »

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