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Le groupe Mil’Eclair prépare « l’après coronavirus »
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Le groupe Mil’Eclair prépare « l’après coronavirus »

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Spécialisé dans le nettoyage des bureaux, des locaux industriels et de l’hôtellerie, le groupe Mil’Eclair subit une forte baisse de son activité avec le confinement, mais se prépare à « l’après coronavirus ».

Le groupe Mil’Eclair tourne à 50 % de son activité habituelle — Photo : © DR

Depuis le début du confinement, le groupe Mil’Eclair (8,6 M€ de CA), dont le siège est installé à Louvigny (Calvados) et spécialisé dans le nettoyage des locaux dans toute la Normandie, a subi une forte baisse de son activité. « Nous continuons à tourner mais à 50 % de notre activité habituelle », reconnaît Stéphanie Pauzat, à la tête de la société familiale depuis 2009. En effet, l’activité dédiée au nettoyage des résidences touristiques et des hôtels est réduite à zéro : « tous nos clients du secteur touristique ont été contraints de fermer. En revanche, nous avons des demandes supplémentaires de clients qui souhaitent que nous passions plus souvent désinfecter leurs bureaux et leurs locaux industriels », tempère Stéphanie Pauzat qui veut également anticiper « l’après crise » et la sortie du confinement. « Quand les entreprises vont pouvoir rouvrir et accueillir leurs salariés, tout le monde va vouloir désinfecter ses locaux avant de reprendre. Nous nous préparons à une importante augmentation de la demande et de nouveaux prospects vont certainement se manifester. » La dirigeante a ainsi entamé des démarches avec différents partenaires, avec lesquelles elle travaille régulièrement, afin de créer un vivier de collaborateurs pouvant intervenir dès le redémarrage de l’activité.

Investissements dans des virucides

Sur les 500 salariés travaillant pour le groupe, moins de 10 % des agents de nettoyage sont complètement arrêtés. Les salariés occupant des postes administratifs et des postes d’encadrement sont en chômage partiel ou en télétravail. « Il a fallu s’organiser très rapidement, en 24 heures » raconte la dirigeante qui travaille de chez elle et alterne, avec son époux, directeur commercial et de l’exploitation du groupe, deux à trois passages au siège de l’entreprise par semaine.

Photo : © DR

Pour faire face à la crise, l’entreprise a été contrainte d’investir dans de nouveaux produits, des désinfectants à la fois bactéricides et virucides. Un parcours du combattant pour la dirigeante qui a passé la première semaine de confinement au téléphone avec les fournisseurs, afin d’essayer de trouver des équipements de protection individuelle et les virucides : « Plus personne n’avait rien, ni gels, ni masques ou alors ils avaient été réquisitionnés. On avait juste nos stocks de gants d’avance. Aujourd’hui, on commence peu à peu à pouvoir se réapprovisionner à droite à gauche », reconnaît la présidente de Mil’Eclair qui a dû prendre en compte le caractère anxiogène de la crise et gérer le stress de ses salariés. « Le protocole mis en place par l’ANS précise que nous n’avons pas besoin de masques si nous intervenons dans un endroit a priori pas infecté, mais nos agents n’étaient pas rassurés… » Pour l’heure, le surcoût engendré par l’achat massif d’équipements de protection individuels (EPI) et produits virucides n’a pas pu être évalué précisément mais amène déjà la dirigeante à un amer constat : « le prix des masques, c’est vraiment n’importe quoi ! Cela peut aller de 77 centimes la pièce à 1,80 euro ! »

Au chevet des PME

Nommée en février dernier vice-présidente de la CPME nationale, Stéphanie Pauzat est membre du comité de crise qui travaille sur les problèmes des délais de paiement. « Nous souhaitons que les entreprises jouent le jeu et ne rallongent pas inutilement les délais de paiement. L’idée est de communiquer sur les dirigeants qui prennent des initiatives vertueuses, et d'intervenir en tant que médiateur, au cas par cas pour les autres », explique-t-elle en précisant que « certains gros groupes ne jouent pas le jeu et imposent souvent aux petites entreprises du bâtiment, des paiements comptants quand ils vont chercher leurs fournitures chez les quincailliers et les grossistes. » Une situation jugée inadmissible par la dirigeante qui compte bien tenter d’enrayer cette mauvaise habitude pour que « l’économie puisse continuer de tourner ».

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