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Le dirigeant de Surirey reprend Flers Meca
Orne # Métallurgie # Reprise

Le dirigeant de Surirey reprend Flers Meca

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Cyrille Masson, dirigeant de la société Surirey Jagou à Flers (Orne), a repris voilà un an la tête de Flers Meca, entreprise spécialisée notamment dans l’usinage en petite et grande série. Plusieurs investissements sont annoncés pour 2018 : le développement de la découpe laser et le conseil au client.

— Photo : Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

« Paradoxalement, je n’étais pas forcément en quête d’une reprise d’entreprise. » D’entrée de jeu, Cyrille Masson affiche sa franchise. A la tête de la société flérienne Surirey Jagou, spécialisée dans la tôlerie industrielle et l’aménagement de véhicules utilitaires, le dirigeant a pourtant pris le pari de reprendre voilà un an, Flers Méca, dont le chef d’entreprise Bernard Macary souhaitait passer la main. « Au terme de plusieurs échanges avec M. Macary, je me suis rendu compte que nous avions régulièrement des clients en commun. Certains venaient chercher de la tôlerie chez Surirey et d’autres, des pièces usinées chez Flers Méca. Les deux entreprises présentant des activités complémentaires, la reprise m’est alors vite apparue comme une évidence. »

Prêt à taux zéro

Presque jumelles avec un même nombre de salariés (une trentaine) et un chiffre d’affaires similaire tournant autour de 3 M€, les deux entreprises étaient faites pour s’entendre.

Installée depuis 40 ans à Flers, Flers Méca affiche plusieurs cordes à son arc : l’usinage en petite et grande série, la découpe laser et plasma, l’emboutissage, la métallerie et la serrurerie, incluant soudage manuel et robotisé. « Nos clients viennent de plusieurs secteurs : ferroviaire, agroalimentaire, bâtiment, le sport. Récemment, nous avons même travaillé à la réfection des sièges des courts de Roland Garros. »

En prenant la tête de Flers Méca le 1er janvier 2017, Cyrille Masson s’est engagé à conserver et développer tous les métiers existants qui font la force de la société : « Il n’était pas question de privilégier une activité sur une autre, mais bien au contraire de mutualiser tous les moyens de l’entreprise. »

Première action concrète de la reprise : casser les cloisons des ateliers ! « Avant, tout le monde travaillait chacun de son côté. Nous avons fait en sorte que l’atelier mécanique puisse entendre ce qui se passe dans l’atelier métallerie et inversement. Quand il y a un problème, chacun peut venir au secours de l’autre ! »

L'atelier de peinture de Flers Meca — Photo : Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Axer le développement sur le conseil au client

Pour cette reprise, le dirigeant a bénéficié d’un prêt à taux zéro de 212 500 € de la Région Normandie. « Cela m’a permis de sécuriser mon projet de reprise et de donner une vraie bouffée d’oxygène à la trésorerie sans trop stresser. »

Cyrille Masson a déjà plusieurs idées d’investissements en tête pour 2018 : développer la découpe laser et mettre l’accent sur l’étude et le conseil au client en privilégiant la montée des compétences en interne. « Nous nous sommes aperçus que plus on accompagnait les clients en amont sur les projets, moins on s’exposait à un niveau de concurrence important. »

Si le pari de Cyrille Masson semble parti sur une bonne pente, le chef d’entreprise reste prudent : « Il serait intéressant de penser à la sécurisation du chef d’entreprise à l’instar des employés, qui en cas de difficultés de parcours, bénéficient du chômage. Il n’y a aucun équivalent pour le dirigeant. Pour nous, le droit à l’erreur est nul. Nous n’avons aucun plan B. Et cela peut modérer l’envie d’entreprendre… » Ce n’est pas son cas, mais l’appel est lancé pour les autres.

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