Le boom des croisières fluviales sur la Seine
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Le boom des croisières fluviales sur la Seine

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En quelques années, les croisières fluviales sur la Seine ont connu une croissance spectaculaire. En moins de dix ans, la flotte exploitée sur le fleuve a plus que doublé.

— Photo : Robert Querret

Directeur commercial France de CroisiEurope, Eric Collange était récemment l’invité du Propeller Club de Paris où il a évoqué l’histoire et les perspectives de l’entreprise créée en 1976 à Strasbourg par Gérard Schmitter avec un simple bateau restaurant à quai. « Une histoire remarquable, française, et familiale qui a fait de CroisiEurope le numéro un européen de la croisière fluviale en cabines » résume Eric Collange. L’opérateur aujourd’hui propriétaire de 55 unités accueille une clientèle internationale à hauteur de 45 % de son activité. Il emploie 1 600 salariés sous contrat français et en CDI. Ses bateaux construits à Gand et à Saint-Nazaire sont aménagés à Strasbourg par ses équipes spécifiques qui emploient une centaine de personnes.

L’an passé, CroisiEurope a transporté plus de 200 000 passagers sur les fleuves les plus mythiques. Du Douro à la Volga, du Guadalquivir au Rhin, du Danube à la Loire… Egalement sur le Mékong, et en Afrique australe. Ou encore sur l’Adriatique, avec un petit navire maritime escalant à cinq minutes de la place Saint-Marc à Venise sans encourir les foudres des défenseurs de l’environnement menacé de la Sérénissime.Sans oublier la Seine où CroisiEurope venu défricher le marché dès 1998 utilise trois bateaux et va remettre en lice le Renoir entièrement rénové. Longtemps à l’écart des flux de croisières fluviales malgré ses ressources monumentales et pittoresques considérables, l’axe séquanien a depuis lors connu une croissance spectaculaire. En quelques années, la silhouette des paquebots fluviaux est notamment devenue omniprésente dans le paysage rouennais, contribuant largement à la réconciliation du fleuve et de la ville.

Une flotte multipliée par deux sur la Seine

Entre 2010 et 2017, la flotte spécifique exploitée sur la Seine a plus que doublé pour atteindre 19 unités exploitées par 13 opérateurs (1) qui ont globalement acheminé 77 500 croisiéristes en 2017, soit 2 % de plus que l’année précédente. De nouveaux bateaux sont attendus à court terme, certains présentant la taille maximale de 135 m de longueur. En 2016, les retombées économiques pour les territoires concernés se chiffraient à 130 millions d’euros. « Nous tablons sur une augmentation de 50 % du nombre des passagers de la croisière avec hébergement à échéance de cinq ans » souligne Antoine Berbain, délégué général du Gie Haropa. C’est dans ce contexte porteur qu’à été présenté début décembre un nouveau Schéma directeur pour le développement de la croisière fluviale avec hébergement sur la vallée de la Seine piloté par VNF et le GIE Haropa et coordonné par la Délégation au développement de la Vallée de Seine que préside le préfet François Filizot. Pour répondre à la saturation de certaines escales sur l’itinéraire, leur nombre sera porté de 23 à 26 tandis que les places offertes évolueront de 46 à 52 indique Corinne Spiner de la direction bassin de la seine chez VNF. Avec à la clé des créations (La Roche-Guyon, Pont-de-l’Arche) où des agrandissements (Les Andelys).

(1) CroisiEurope, Luftner Cruises, Ama Waterways, A-Rosa, Avallon Waterways, Royal Cruises, Grand Circle Cruise, Uniworld River Cruises, Intercontinental Waterways, Scenic Gem, Scylla, Viking Cruise, Nicko Cruises.

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