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La seconde vie du doudou Made in France
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La seconde vie du doudou Made in France

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Marina Lachèvre s'est lancée dans la confection des doudous il y a quatre ans. Aujourd'hui, la jeune Normande a créé une deuxième entreprise sous forme de société coopérative de production: l'Atelier du Doudou Français. Le succès est au rendez-vous.

Après « Margotte Tournicote », Marina Lachèvre a créé son propre atelier de confection de doudous à Caen
— Photo : Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Le doudou français 100 % made in France, et même 100 % made in Normandie, est de retour dans les berceaux. Le projet est né il y a quatre ans, d’une Normande pure souche, Marina Lachèvre. « Plusieurs de mes amies attendaient un enfant et je souhaitais leur offrir un jouet unique fabriqué sur mesure », raconte Marina. La jeune femme alors âgée de 28 ans et tout juste sortie d’une école de commerce, se lance alors dans la fabrication et la commercialisation de véritables doudous fabriqués à la main et entièrement personnalisables : elle crée une première société à Colombelles, qu’elle nomme « Margotte Tournicote ». « Margotte, parce que c’est un prénom ancien normand et c’est aussi le prénom de la petite fille dans Le manège enchanté qui a également inspiré Tournicote… »

Grâce au financement participatif, elle récolte près de 6 000 € et se lance dans l’aventure. « Au début, j’ai commencé seule puis je me suis associée avec Clément Alexandre qui s’est chargé de configurer le site de vente par internet par lequel les clients peuvent créer leur doudou et le commander. » Pendant quatre ans, la vente des doudous se fait exclusivement sur le net. La fabrication des doudous est sous-traitée par une entreprise de Châteauroux. Le succès est immédiat. « Nos tissus viennent d’Europe et sont certifiés Oeko‑Tex®. Tout le reste est fabriqué en France, que ce soit le packaging, les étiquettes, ou la ouate qui vient d’une entreprise havraise. »

Une deuxième société

La société se constitue un véritable réseau de distribution depuis juin 2017: « chaque magasin qui travaille avec nous crée sa propre collection. Vingt points de vente sont d’ores et déjà ouverts en Normandie, Bretagne, Paris, et bientôt à Bordeaux. »

Mais ce succès n’a pas été sans aléas : « L’an dernier, notre sous-traitant nous a annoncé qu’il arrêtait son partenariat et nous nous sommes retrouvés sans production pendant plusieurs mois. » Marina ne perd pas courage et crée alors une société coopérative de production (SCOP) en lançant un autre crowfunding, par lequel elle récolte 13 000 € : « La seule solution pour ne pas fermer était de monter notre propre atelier, c’est que nous avons fait ! »

L’Atelier du Doudou français a donc ouvert ses portes en septembre dernier à Caen. « Nous avons embauché deux couturières. J’espère monter à dix salariés d’ici trois ans », se félicite Marina. Car l’Atelier, qui a élargi sa gamme à sept collections, et propose aujourd’hui de la vente en gros, est déjà débordé. « Nous croulons sous les commandes et sommes prêts à nous développer à l’export, notamment vers l’Asie ».

Intégrer le tourisme d’entreprises

Une 3ème associée s’est jointe à l’équipe, Marcela Moisson, elle-même chef d’entreprise à la tête d’une société de recyclage de thermoplastiques filamentaires. « Ce n’est pas du tout le même domaine, mais je suis passionnée de couture et j’ai tout adhéré au projet de l’Atelier du Doudou », confie Marcela, l’aiguille à la main.

Même si les indicateurs de réussite de la société sont au beau fixe - + 300 % en un an -, Marina reste prudente : « Nous espérons atteindre les 100 000 € de chiffre d’affaire l’an prochain mais il nous faut continuer à développer nos réseaux de distribution. » La société espère aussi d’ici trois ans intégrer le tourisme d’entreprises.

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