La Normandie lance une filière batterie pour véhicules électriques
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La Normandie lance une filière batterie pour véhicules électriques

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Les acteurs économiques et collectivités régionales se dotent d’une filière batterie pour attirer les "giga factories", ces usines géantes dédiées à la production de cette pièce maîtresse du véhicule électrique.

— Photo : R.Q

Pour conforter le poids de son secteur industriel (21,5 % de son PIB), et notamment ses secteurs clé de l’automobile et de la chimie, la Normandie souhaite attirer rapidement vers l’Axe Seine une ou plusieurs "giga factories", ces usines géantes produisant des batteries pour les véhicules électriques.

L’enjeu de ce projet global est de taille, à l’ère de la transition énergétique. Ce type d’installation représente en moyenne 3 à 6 milliards d'euros d’investissement, 4 000 à 6 000 salariés, 250 000 à 500 000 véhicules produits… Elle nécessite aussi entre 80 et 100 ha de foncier aménagé. À moyen terme, une quinzaine devraient être implantées en Europe. Le constructeur automobile américain Tesla vient notamment de faire le choix de l’Allemagne (plutôt que l'Alsace) pour implanter sa "giga factory" européenne, où seront produits des groupes motopropulseurs, des batteries et des véhicules.

Une filière d’excellence

C’est dans cette perspective motivante que Philippe Enxérian, président de l’UIMM Rouen/Dieppe, et Gérard Renoux, son homologue de France Chimie Normandie, ont officiellement lancé, jeudi 14 novembre, à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), le processus de création d’une filière normande « d’excellence et de référence » spécifique. Un projet global couvrant la conception, la fabrication, le réemploi et le recyclage des batteries.

Réunis depuis un an dans un groupe de travail dédié, Hervé Morin, président de la Région, Yvon Robert, à la tête de la Métropole Rouen Normandie et maire de Rouen, et Bernard Leroy, président du Pôle Métropolitain Rouen Seine Eure, ont affiché une solidarité sans faille des collectivités locales concernées par le challenge. De nombreux entrepreneurs aussi, déjà acteurs sur tous les maillons de la chaîne de valeur de cette filière qu’il faut organiser et promouvoir afin d’être prêt à l’horizon 2024. La production française de voitures électriques et hybrides devrait alors tourner autour du million d’unités.

Le projet normand, ambitieux et de grande envergure industrielle, est soutenu par l’État via diverses mesures de facilitation, comme l’a confirmé Fabrice Rosay, le nouveau secrétaire général pour les affaires régionales (Sgar), au nom du préfet de Région. Il vise à doter la Normandie d’une filière de référence et d’excellence dans le domaine de la conception, de la fabrication, du réemploi et surtout du recyclage des batteries produites ici.

Les atouts de la Normandie

Un rôle que l’on pourrait croire taillé sur mesure pour la Normandie, tant les industries les plus concernées y sont présentes historiquement et constituent déjà un écosystème très favorable.

Tradition industrielle, bassin d’emploi capable de former et de fournir la main-d’œuvre attendue, foncier industriel disponible (500 ha sur plusieurs sites) autour d’un Axe Seine doté de ports maritimes et d’infrastructures terrestres multimodales… Autant d’atouts pour attirer les firmes asiatiques qui fournissent la totalité de ce marché de la batterie à l’heure où la technologie actuelle (lithium ion liquide) semble devoir évoluer vers une 4e génération (lithium ion solide).

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