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La Biscuiterie Jeannette repart de l'avant avec une nouvelle usine
Calvados # Agroalimentaire # Reprise

La Biscuiterie Jeannette repart de l'avant avec une nouvelle usine

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Moins de cinq ans après sa reprise, la biscuiterie Jeannette a ouvert une deuxième usine à Colombelles (Calvados) qui produit deux à trois tonnes de madeleines par jour. Le repreneur Georges Viana espère atteindre les cinq tonnes d'ici à deux ans et doubler les effectifs de l'entreprise.

Soixante recettes de madeleines différentes ont été mises au point par l’équipe R&D : 25 sont actuellement en vente — Photo : Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Après être passée tout près de la fermeture définitive, la Biscuiterie Jeannette, repart à la conquête de nouveaux marchés. Placée en liquidation judiciaire en 2013, la biscuiterie Jeannette, l’un des fleurons industriels caennais depuis 1850, a bien failli disparaître. C’était sans compter la lutte sans relâche des salariés et le pari d’un entrepreneur parisien, Georges Viana. « Les salariés occupaient l’usine et avaient décidé de relancer eux-mêmes la production pour attirer d’éventuels repreneurs. J’ai trouvé la démarche formidable », se souvient l'actuel PDG. « J’avais le sentiment d’être coupable de non-assistance à entreprise en danger. Je ne pouvais rester sans rien faire. »

Sauvetage participatif

Mais la situation est catastrophique : « Le bâtiment était vétuste, le matériel mal entretenu. Il fallait repartir de zéro. » Alors que les 27 repreneurs potentiels se retirent un à un, Georges Viana reste bientôt seul face au refus de financement systématique des banques.

Le dirigeant de la biscuiterie Georges Viana et Marie-Claire Marie, arrivée dans l’entreprise en 1974.
— Photo : Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

En désespoir de cause, le repreneur lance un financement participatif sur la plateforme Bulb in Town et fixe un objectif de 50 000 €. « On m’a ri au nez. Le record jamais atteint était de 12 000 € ». Le repreneur persiste et signe : en une semaine, il récolte 10 000 € et atteint les 50 000 en moins d’un mois. Un mois après, il double le chiffre. « Toute la population était derrière nous. Je n’avais jamais vu cela. »

Fort de cette base financière, Georges Viana vend sa maison et mise toutes ses économies dans le projet. Il trouve un bâtiment à Démouville et relance une ligne de production, d’abord seul puis avec une salariée de la biscuiterie, Marie-Claire Marie, arrivée en 1974 à l’âge de 16 ans.

Ruptures de stock

Les premières madeleines qui sortent de l’usine relèvent de l’exploit : « On n’avait même pas d’eau chaude, on faisait chauffer l’eau dans une bouilloire », se remémore le dirigeant. Avec huit salariées, l’équipe arrive à produire 300 à 400 kg de madeleines par jour. « On a vendu nos premières madeleines le 19 septembre 2015. » Le succès est immédiat. Les embauches se poursuivent et l’usine, régulièrement en rupture de stock, doit refuser des commandes. « A partir de là, ce sont les banques qui sont venues me trouver pour me proposer de financer une deuxième usine ! ».

Avec un chiffre d’affaires en croissance régulière (400 000 € en 2015, 1,6 M€ en 2016, 2,2 M€ en 2017 et un objectif de 3 M€ en 2018) et forte aujourd’hui de 32 salariés, la biscuiterie Jeannette envisage d’élargir son réseau dans toute la France et à l’international. « Pour l’instant, nous faisons zéro à l’export mais nous avons beaucoup de demandes de l’Asie. C’est un marché qu’il nous faut développer. » L'entreprise vient d'investir 6,5 millions d’euros dans une seconde usine de 3 200 m2 à Colombelles (Calvados).

La nouvelle unité développe une capacité de production de 2 à 3 tonnes de madeleines par jour. « Notre objectif est d’atteindre les 5 tonnes par jour et de doubler les effectifs d’ici deux à trois ans », confirme le PDG. L'usine de Démouville se spécialisera dans les madeleines sans gluten.

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