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Grâce à Alpine, Renault donne un coup d'accélérateur à son usine dieppoise
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Grâce à Alpine, Renault donne un coup d'accélérateur à son usine dieppoise

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Alpine, filiale sport du groupe Renault, a dévoilé sa nouvelle voiture A110 au salon de l'automobile de Genève. Entre investissements et innovations, la marque au losange redonne vie à une marque mythique du paysage automobile français et un coup d'accélérateur à son usine dieppoise.

— Photo : Yannick Brossard

« Il y a une confiance, un engouement, c'est clair, on attire », s'enthousiasme Bernard Ollivier, directeur général adjoint d'Alpine, suite à la présentation de la nouvelle Alpine au salon automobile de Genève, en mars. Un sentiment conforté par les pré-commandes de la série spéciale « Première édition » dont les 1955 exemplaires (référence à l'année de lancement d'Alpine par Jean Rédélé) sont partis : « En quelques jours ». Un premier modèle exclusif au prix (provisoire) de 58 500 euros pour lequel Alpine a ouvert les réservations en décembre 2016 sur Internet et dont seules quelques conduites à droite sont encore disponibles au Royaume-Uni. Le réseau de distribution dédié à Alpine devrait compter une soixantaine de points de vente en Europe sélectionnés parmi les partenaires du réseau Renault.

Une technologie abordable

Conçue dans les bureaux d'étude du groupe Renault au technocentre de Guyancourt et chez Renault sport aux Ulis, la « Berlinette » est composée d'une plateforme et d'une carrosserie à 96 % en aluminium et promet : « Une structure à la fois rigide et légère », selon Bernard Ollivier qui précise : « Notre innovation principale c'est un véhicule collé et riveté presque entièrement en aluminium, châssis et carrosserie, ce qui est très rare puisque seules quatre à cinq voitures sont conçues ainsi dans le monde. Et en général le prix est proche du double du nôtre. Nous avons voulu une technologie de pointe à un prix accessible ».

Un site dieppois transformé

Fabriquée à Dieppe, la nouvelle Alpine a donné un coup d'accélérateur à un site jusqu'ici cantonné au montage de véhicules sport de Renault, comme la Clio RS et véhicules spéciaux (rallye et Formule Renault 2.0), et aux Bluecar de Bolloré. Avec l'arrivée du projet Alpine, l'usine dieppoise, jusqu'ici dépendante du site de tôlerie de Flins, a bénéficié de lourds investissements (dont les chiffres ne sont pas communiqués par la direction) pour mettre en place une unité de tôlerie. « C'est à présent une usine intégrée qui ne dépend de personne. Cela change les perspectives du site », affirme le directeur général adjoint pour qui il était nécessaire d'investir à Dieppe : « Il n'y avait pas eu beaucoup d'investissement jusqu'ici et nous devions mettre en place de nouvelles technologies pour parvenir au niveau de qualité annoncé pour le modèle A110, proche des standards allemands. Nous avons également repris l'organisation de l'usine, déjà très compétitive dans ses savoir-faire pour petites séries ».

Le Dieppois Gault Industries fournit les pièces de châssis

Alors que la marque revendique son origine France avec un drapeau tricolore apposé sur la voiture, elle cherche aussi à faire travailler les entreprises en région affirme Bernard Ollivier : « Nous sommes heureux d'avoir des fournisseurs français. De plus, s'ils sont proches de l'usine cela réduit nos coûts logistiques et nos délais de livraison. Maintenant, il nous faut des entreprises compétitives. Lorsqu'elles répondent à nos critères, nous privilégions les entreprises françaises et particulièrement normandes, comme Gault industries à Dieppe pour les pièces de châssis ».

Préparée pour l'export

Cette sportive qui marque le retour d'une icône de l'automobile française a pour objectif : « De toucher de nouveaux clients dans le segment des sportives premium », selon Carlos Ghosn, P-dg du groupe Renault. Si l'engouement est fort en France : « Les commandes sont plus importantes que nos premières estimations », souligne Bernard Ollivier, la direction de la marque attend également de belles retombées à l'international et à terme : « Plus de la moitié des ventes réalisées à l'étranger ».

Avec pour cible des pays comme la Suisse, la Belgique, ou encore la Hollande, Alpine attend aussi beaucoup de pays d'Asie comme le Japon, friand de produits français haut de gamme.

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