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Emmanuel Macron, dernier recours pour sauver le papetier Chapelle Darblay ?
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Emmanuel Macron, dernier recours pour sauver le papetier Chapelle Darblay ?

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Face à l'incertitude sur le sort du site papetier Chapelle-Darblay à Grand-Couronne, les élus en appellent au président de la République, Emmanuel Macron, pour dénouer la situation.

Les élus veulent privilégier une cession de l'usine de Grand-Couronne " clés en main " plutôt qu'une solution " à la découpe " — Photo : DR

Le sort de la papeterie Chapelle-Darblay de Grand-Couronne, près de Rouen, reste incertain alors que son propriétaire actuel, le géant finlandais UPM, ne semble pas pressé de trouver un repreneur industriel avant le 30 juin prochain. C’est à cette date que cesseront ses obligations légales liées à la procédure Florange pour les 228 salariés licenciés du site fermé à l’été 2019. Ceux-ci ont, par ailleurs, obtenu d’UPM que l’outil de production soit maintenu en bon état jusqu’à cette échéance.

Une réunion récemment organisée par le Ceser de Normandie a permis de faire le point sur l’évolution de ce dossier épineux où s’affrontent deux logiques. D’un côté, celle de la multinationale papetière finlandaise soupçonnée de vouloir rayer de la cartographie papetière mondiale un site qui pourrait la concurrencer. De l’autre, celle de l’ensemble des collectivités locales directement concernées par l’emploi et les retombées économiques d’un outil dont elles se disent prêtes à financer la pérennisation.

Emmanuel Macron, dernier recours ?

Pressées par le calendrier, les collectivités locales viennent d’adresser une lettre au président de la République lui demandant " un engagement politique national fort pour que le propriétaire accepte de vendre et ne laisse pas ce site à l’abandon ".

Celles-ci rappellent que : " Chapelle Darblay, c’est 228 emplois et au moins 800 emplois indirects. C’est aussi une usine en tous points exemplaire au plan environnemental. Bénéficiant d’un savoir-faire, d’une situation géographique et d’atouts logistiques exceptionnels, c’est aussi le seul site français qui produisait du papier journal 100 % recyclé avec de la fibre issue intégralement des circuits de récupération ". L’usine dispose d’une capacité de recyclage de 480 000 t/an à partir d’une matière première issue du tri sélectif effectué par 24 millions d’habitants dans un rayon de 400 km. Avec l’arrêt du site rouennais, les collectivités locales " clientes " ont dû se tourner vers des unités de recyclage dans les Vosges, en Belgique, en Allemagne, voire au Royaume-Uni. À des coûts supérieurs qui auront " des répercussions sur la fiscalité locale " souligne Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie.

Une cession plutôt qu’une vente à la découpe

Avec ses collègues des autres EPCI concernés, il presse donc UPM de privilégier une cession de son usine de Grand-Couronne " clés en main " plutôt qu’une solution " à la découpe " consistant à vendre une coquille vide. Plusieurs papetiers (dont le Belge VPK souvent cité) sont en lice pour une reprise industrielle orientée vers la production de papier, de cartons, voire de ouate de cellulose qui semble un marché prometteur. D’autres entreprises sont intéressées pour y opérer des fonctions réduites à la logistique du papier recyclable moins génératrice de valeur ajoutée locale. Une chose est certaine pour les auteurs de la lettre au Président : " Il serait totalement absurde qu’un tel site, au cœur de l’économie circulaire, compétitif et hautement écologique, ferme ".

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