Sous l'impulsion du pôle de compétitivité Cosmetic Valley (28), les industriels de la parfumerie cosmétique ont initié en décembre dernier un projet collaboratif intitulé Cosvapex (COSmetic VAlley Perfomance Export). Un projet qui vise « à amplifier la compétitivité à l'export des entreprises de la filière cosmétique en France », en privilégiant les transits de marchandises au départ du port du Havre.
« Le port accélérateur et pas goulet d'étranglement »
Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley, et par ailleurs Secrétaire général du groupe LVMH et maire de Val de Reuil (27), situe l'enjeu : « nous sommes un pôle à vocation mondiale dont les entreprises exportent 80 % de leurs produits ; la fluidité des flux à l'exportation est primordiale ». D'où la présence du port du Havre comme partenaire de Cosvapex. « Le port doit être un accélérateur plutôt qu'un goulet d'étranglement », résume Marc-Antoine Jamet.
Une position de leader toujours fragile
« Nous sommes dans un marché extrêmement concurrentiel ; un marché sur lequel nous sommes leaders face à nos concurrents Japonais ou Américains, mais tout cela reste précaire ». Les quelque 800 entreprises membres du pôle de compétitivité investissent globalement près de 300 millions d'euros par an en R & D, rappelle l'élu ; « mais cela ne sert à rien si nous ne sommes pas capables d'acheminer nos produits ».
Optimiser la logistique des industriels
Le pôle, en maître d'ouvrage, a donc réuni autour de lui, outre le groupement des ports de l'Axe Seine Haropa, des industriels (Dior, Guerlain, Hermès, Lampes Berger), des distributeurs (Sephora) et des partenaires techniques (Isel, IDIT, CRITT Logistique, LSN) qui vont se répartir en quatre groupes de travail qui devront livrer sous 18 mois le résultat de leurs travaux. « Une boîte à outil », imagine Marc-Antoine Jamet, qui doit permettre aux industriels du secteur cosmétique d'optimiser leur logistique. Du côté d'Haropa, l'enjeu consiste avant tout « à mieux connaître les attentes des acteurs du secteur », explique son directeur commercial Hervé Cornède. « Si on ne colle pas aux besoins du client, on risque de disparaître du marché ». Sans compter que « c'est une des filières les plus importantes pour le port du Havre ».
« On va leur apporter du volume »
« On va leur apporter du volume, et eux nous apporteront de la simplification », anticipe Marc-Antoine Jamet. Reste à convaincre les industriels de faire davantage confiance encore à la voie maritime, eux qui ont « longtemps préféré d'autres moyens de transport ».
