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Coronavirus : Le groupe Lécuyer investit dans la production de masques
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Coronavirus : Le groupe Lécuyer investit dans la production de masques

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Face à une activité au ralenti, le groupe Lécuyer, fabricant normand de sangles et de rubans, s’est rapidement lancé dans la fabrication de masques et de visières afin de répondre à la demande locale. Aujourd’hui, il procède à d’importants investissements pour produire 5 à 8 millions de masques par semaine dès le début du mois de juin.

Les différents modèles de masques, jetables ou en tissu, sont en production depuis début avril avec une montée en puissance progressive — Photo : © Groupe Lecuyer / DR

Le savoir-faire textile accumulé depuis plus de 300 ans par le groupe Lécuyer (fondé en 1725 dans le Calvados), spécialisé dans la fabrication de sangles, rubans, cordons et accessoires de maroquineries, lui permet d’ouvrir un nouvel axe de développement : la fabrication de masques, surblouses et visières à destination des professionnels comme des particuliers. « Fantex Industrie, notre filiale de Flers, dans l’Orne, est le plus gros fabricant d’élastiques de masques en France. Dès le début de la crise sanitaire, il nous a paru naturel d’aider. Nous avons donc développé très rapidement des modèles de masques à la fois très filtrants et respirants. Les premières productions nous ont permis de faire des dons à des religieuses de Lisieux ou à des laboratoires d’analyse », souligne Charles Odend’hal, dirigeant du groupe Lécuyer.

Un investissement de 700 000 euros dédié aux masques

Désormais agréés par la direction générale de l’armement, les différents modèles de masques, jetables ou en tissu, sont en production depuis début avril avec une montée en puissance progressive. La première semaine, le groupe (29 millions d’euros de CA en 2019, 350 salariés) a ainsi produit environ 100 000 pièces, la seconde de 200 000 à 300 000, et à partir du 5 mai ce seront 500 000 par semaine qui sortiront des ateliers de l’entreprise. Persuadé que le besoin de masques va perdurer, le dirigeant de l’entreprise a décidé d’inscrire cette activité dans la durée. « Nous avons investi 700 000 euros dans l’acquisition de machines permettant d’automatiser la production. Ces machines sont en cours d’installation et nous permettront de produire 1 à 1,5 millions de masques lavables ou chirurgicaux dès le 11 mai. D’autres équipements arriveront fin mai pour augmenter le nombre de pièces à 500 000 masques FFP2 par semaine pour un total de 5 à 8 millions de pièces hebdomadaires », explique Charles Odend’hal. De plus, l’entreprise, qui possède des machines de découpe laser permettant une production beaucoup plus rapide que les impressions 3D, fabrique également 20 000 à 30 000 visières par semaine.

L’importance du circuit court

Les masques sont commercialisés auprès des professionnels, des écoles, des mairies, des pharmacies ou encore des grandes enseignes de distribution de la région. « On s’aperçoit avec cette crise, qu’il est important de travailler en circuit court. Nos élastiques sont fabriqués en Normandie, nous nous approvisionnons localement en matière première et notre fabrication se fait à Lisieux. La crise sanitaire que nous traversons remet en cause la mondialisation et révèle l’importance de l’industrie dans notre écosystème. Sécuriser certaines productions au niveau local va vraiment dans le sens de l’histoire » souligne Charles Odend’hal. L’objectif de l’entreprise est de devenir un acteur important de la fabrication de masques lavables, jetables et FFP2 en Normandie.

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