Coronavirus : le groupe de BTP Lhotellier dans l’incertitude pour 2021
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Coronavirus : le groupe de BTP Lhotellier dans l’incertitude pour 2021

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Le groupe familial de BTP Lhotellier a redémarré progressivement son activité depuis mi-avril. Les carnets de commandes permettent d’envisager relativement sereinement la fin de l'année 2020, mais l’inquiétude demeure pour l’année prochaine.

Le groupe de BTP Lhotellier prévoit un niveau d'activité correct pour la fin de l'année 2020, mais s'inquiète pour son carnet de commandes pour 2021. — Photo : Lhotellier

« Il ne reste actuellement qu’une dizaine de personnes en chômage partiel sur 1 000 collaborateurs », indique Olivier Lesenne, le vice-président en charge de la construction du groupe de BTP Lhotellier, basé à Blangy-sur-Bresle, en Seine-Maritime, à la frontière entre les Hauts-de-France et la Normandie. Les chantiers redémarrent peu à peu depuis mi-avril dans les Hauts-de-France où le groupe est très implanté, mais l’entreprise a connu trois semaines d’activité partielle cumulées.

Avec des disparités importantes selon les chantiers, car le secteur construction du groupe Lhotellier se divise entre les travaux publics (100 millions d’euros de chiffre d’affaires) et le bâtiment (40 millions d’euros de CA). Le reste du chiffre d’affaires, soit 50 millions d’euros, provient de l’industrie. « Notre chiffre d’affaires s’élevait à 200 millions d’euros en 2019 et nous avions à peu près la même prévision pour cette année. Avec la crise sanitaire, nous envisageons une perte de 5 à 10 millions d’euros », ajoute Olivier Lesenne. La plupart des chantiers ont repris, mais certains ont été reportés à l’année prochaine, voir annulés. Cela représente 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, c’est donc marginal, pour l’instant… », explique prudemment le vice-président.

L’inconnue de 2021

« L’incertitude se porte surtout sur l’avenir », ajoute le dirigeant. Certains appels d’offres sont restés lettre morte avec le confinement, les maîtres d’œuvre se sont également mis en veille, et les investisseurs risquent de se montrer plus frileux ces prochains mois. « Nous n’avons pas de souci de carnets de commandes, qui se décalent jusqu’à la fin de l’année, précise Olivier Lesenne, mais en 2021 c’est l’inconnu pour les travaux publics ». Le report du second tour des élections municipales entraîne dans certaines communes un gel des projets. « Si les élections ont lieu en septembre, cela signifie que l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) se met en place en octobre, et les projets ne seront pas lancés avant l’année prochaine, ce qui signifie pas de travail pour nous avant le milieu 2021 », s’inquiète le vice-président. D’autant que les finances des collectivités risquent d’être affaiblies avec la crise sanitaire.

Surcoût des mesures de protection

Autre difficulté : les surcoûts liés aux mesures de protection sanitaire imposées par l'épidémie de coronavirus. « Selon les chantiers, cela représente entre 0,5 et 10 % en plus de la facture initiale, détaille le vice-président, pour les masques, les bidons de gel hydroalcoolique, les affichages de distanciation, les fourgons pour amener les salariés sur les chantiers qui doivent être doublés etc. ». Qui supporte ce surcoût ? « Certains clients acceptent. Avec d’autres, il faut engager des négociations, en leur apportant toutes les informations liées à ce surcoût. C’est un partenariat, et la solidarité doit jouer dans ces cas-là », espère Olivier Lesenne.

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