Normandie, Hauts-de-France et île de France, mais aussi l’Est et les Pyrénées… Au total, ATD, spécialiste des métiers de la démolition, du désamiantage, et de la dépollution des sols, basé à Petit-Quevilly (180 salariés ; 44 M€ de CA), comptait une douzaine de chantiers en cours au démarrage du confinement. Mais l’entreprise avait anticipé la décision gouvernementale : « On se doutait que la France allait être confinée. Aussi, une semaine avant, nous avions pris la décision d’arrêter nos chantiers, car si pour la démolition et la dépollution, cela peut se faire rapidement, c’est beaucoup plus compliqué pour les travaux de désamiantage et de déplombage », explique Victor Laurent, responsable du développement commercial qui précise : « Sur les zones de désamiantage, nous travaillons en confinement, c’est-à-dire en dépression d’air pour que les fibres d’amiante soient captées directement par les filtres et tout cela nécessite du temps pour être sécurisé. » Un seul chantier, celui de la démolition de l’ancienne école nationale supérieure maritime (ENSM) de Sainte-Adresse (Seine-Maritime) pour le compte de l’EPF Normandie et sous maîtrise d’œuvre de la société Atek Conseil spécialisée dans le risque amiante (Sotteville-lès-Rouen), a pu être poursuivi pendant le confinement. « Ici, les mesures sanitaires pouvaient être facilement mises en œuvre. Nous avions uniquement du personnel dans des engins, donc avec une distanciation sociale plus facile à respecter et chaque technicien venait avec un véhicule dédié », explique Victor Laurent.
Des marchés décrochés pendant le confinement
Si l’entreprise n’a enregistré aucune rentrée d’argent pendant un mois et demi, soit environ 7 millions d’euros de chiffre d’affaires en moins, ATD a quand même eu la satisfaction de décrocher des contrats de désamiantage pendant le confinement. « Aussi paradoxal que cela paraisse, quand le chef de l’État a annoncé la poursuite du confinement, les consultations en marché public et privé sont reparties à la hausse. Les maîtres d’ouvrage publics et privés se sont aussitôt adaptés à la situation et ont organisé des visites virtuelles de chantiers, nous ont fait parvenir des photos. Nous avons ressenti une vraie volonté de poursuivre les chantiers malgré le confinement », reconnaît le responsable.
Parmi les marchés décrochés suite à des appels d’offres lancés pendant cette période, les désamiantages du lycée Jacquard à Barentin pour la Région Normandie et du collège Maupassant pour le Département de l’Eure, ainsi que le désamiantage de l’usine de production d’eau de Norville pour Caux Vallée de Seine Agglo, et la déconstruction d’un des bâtiments de la centrale nucléaire de Penly. Une dynamique qui se poursuit depuis la sortie du confinement, même si pour ATD, « le chiffre d’affaires non réalisé pendant cette période est définitivement perdu. »