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Après une année record, Acome se prépare à passer le cap 2020 avec optimisme
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Après une année record, Acome se prépare à passer le cap 2020 avec optimisme

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Après une année record avec un chiffre d’affaires de 534 millions d’euros en 2019, le groupe Acome, spécialisé dans les systèmes de câblage de haute technicité pour les télécoms et l’automobile, poursuit l’année 2020 sans trop de dommages grâce à un outil industriel de pointe et une trésorerie positive capable de faire face à la crise.

Avec ses treize usines implantées dans le monde, dont six en France, le groupe Acome, basé historiquement à Mortain Romagny dans la Manche, confirme sa croissance. — Photo : © Acome - S. Meyer

Avec ses treize usines implantées dans le monde, dont six en France, le groupe Acome (2 000 collaborateurs) basé historiquement à Mortain Romagny dans la Manche, confirme sa croissance. Depuis trois ans, le chiffre d’affaires du groupe, spécialisé dans les systèmes de câblage de haute technicité, progresse de 5 % chaque année et atteint les 534 millions d’euros à la fin 2019, dont 52 % à l’international. L’excédent brut d’exploitation suit la même courbe positive avec 46,9 millions d’euros, soit une progression de 13 % par rapport à 2018. « Cette année record est d’abord due au renforcement des deux activités phares de l’entreprise : les télécoms et l’automobile », souligne, Jacques de Heere, le PDG du groupe.

En effet, l’activité infrastructures des réseaux fixes et mobiles d’Acome a progressé significativement (+ 23 %) pour atteindre 49,5 % du chiffre d’affaires du groupe. « Notre activité est soutenue par l’accélération du déploiement du très haut débit sur le territoire français, préparé par des investissements importants sur la fibre optique. Nous avons rendu nos offres de câblage de réseaux locaux plus performantes. Et l’activité reste significative sur la production de câbles cuivre nécessaires à la continuité de service de ce réseau », assure le PDG.
Par ailleurs, l’activité télécoms de construction de réseaux privés dans les bâtiments à usage professionnel s’est consolidée en France et en Allemagne. Le groupe Acome a participé à plusieurs projets d’envergure, dont celui du siège de Dior à Neuilly entièrement équipé par solutions de câblages en fibre optique du groupe.

L’activité des réseaux d’infrastructures ferroviaires et basse tension bénéficie de son côté, depuis deux ans, de la reprise des investissements de la SNCF. « Les nouvelles voies du Grand Paris devraient renforcer la dynamique à partir de 2021 et augurent de belles perspectives pour Acome », espère Jacques de Heere.

Miser sur l’innovation

Acome possède 13 usines dans le monde, dont 6 en France — Photo : © Acome - S. Meyer

Représentant 45 % du chiffre d’affaires du groupe, la branche automobile affiche des niveaux d’activités différents selon les pays, et ce, dans un contexte de repli du marché automobile qui a démarré avant la crise sanitaire au niveau mondial: « Pour la première fois depuis dix ans, nous connaissons un ralentissement de – 6 % de la production mondiale de véhicules légers. Le marché chinois a lui aussi baissé de 28 %. En revanche, en Europe, Moyen-Orient et Afrique, l’activité a progressé de 12 %, ce qui représente une croissance supérieure au marché. Au Brésil, où nous avons un site de production et de distribution de fils et câbles automobiles, l’activité s’est stabilisée au même niveau que 2018 », confirme le PDG en précisant que « toutes les nouvelles gammes de produits du groupe sont en progression ».

 « Le secteur automobile est à un moment charnière de son histoire avec des véhicules de plus en plus connectés. » Jacques de Heere, PDG du groupe Acome.

Pour se maintenir, dans ce contexte de repli du marché automobile, Acome a misé sur l’innovation et développé des câbles de puissance très performants et respectueux des contraintes environnementales. « Le secteur automobile est à un moment charnière de son histoire, avec des véhicules de plus en plus connectés. Pour suivre ces innovations, Acome a développé des gammes de multiconducteurs, insensibles aux perturbations électromagnétiques, notamment des câbles d’alimentation conçus sur mesure pour répondre aux besoins en basse et haute tension des véhicules hybrides et électriques ». Parmi les dernières innovations en date, la nouvelle technologie « E-LAYER » conçue et brevetée par Acome et destinée aux véhicules à énergie nouvelle ainsi que « Hemera Building », une solution innovante, évolutive de câblage optique pour les bâtiments intelligents pour les bâtiments, l’industrie et les smart city.

Une trésorerie nette largement positive

La pandémie a affecté de façon différente les activités du groupe. Alors que l’industrie automobile pâtit de la chute vertigineuse de la production automobile et des immatriculations au niveau mondial, les chantiers du bâtiment reprennent progressivement. Le PDG dit regarder « avec une grande vigilance » le plan de relance proposé par le gouvernement pour le secteur automobile : « Il cible en premier lieu les constructeurs de véhicules mais c’est toute une filière qui est affectée, y compris les équipementiers tels qu’Acome équipementier de rang 2. Nous aimerions être concernés par les aides », reconnaît le dirigeant.

« Acome dispose des réserves nécessaires pour faire face à la crise. »

Jacques de Heere, PDG du groupe Acome — Photo : © Acome

Pour autant, et même s’il a été contraint de revoir son activité à la baisse pendant plusieurs semaines (- 50 % par rapport à avril 2019 et autour de – 60 % en mai- NDLR), le groupe Acome reste optimiste même si pour Jacques de Heere, « l’année 2020 risque d’être difficile ». « Cumulé, notre niveau d’activité est de 30 % inférieur à celui de l’an dernier depuis le mois de janvier. Mais grâce à son statut de coopérative, Acome dispose des réserves nécessaires pour faire face à la crise. Notre trésorerie nette reste largement positive et devrait nous permette de passer le cap. »

100 millions d’investissements sur cinq ans

Pour passer le cap de la crise liée à l’épidémie de coronavirus, le groupe Acome dispose d’un autre atout dans sa manche : un plan d’investissements massifs engagé entre 2016 et 2020 de plus de 100 millions d’euros. Rien que pour 2019, les investissements ont atteint 26 millions d’euros, dont 60 % pour la France, avec la création de deux usines, l’une à Romagny- Fontenay (Manche) et l’autre, à Lannion (Bretagne). « La nouvelle usine normande nous permet d’augmenter de 50 % les capacités de production afin de répondre à la hausse de la demande et des déploiements en fibre optique en Europe : 10 millions de kilomètres de fibre optique câblés pourront désormais être expédiés depuis le site », affirme le dirigeant.

Fort de ces investissements et d’un outil industriel à la pointe, l’entreprise a pu accélérer ses processus de recherche, de développement et d’innovation pour anticiper les besoins des marchés. Une démarche complétée par une politique managériale centrée sur l’humain : en 2019, plus de 44 000 heures de formation ont été réalisées dans l’ensemble du groupe, contre 30 000 en 2018. Et si en 2020, le nombre de salariés n’augmentera pas pour cause de crise, le groupe compte bien tout faire pour préserver ses effectifs actuels.

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