Alain Verna (Logistique Seine Normandie) : « Notre ambition est qu'Haropa soit plus que le port de Paris »
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Alain Verna président de Logistique Seine Normandie Alain Verna (Logistique Seine Normandie) : « Notre ambition est qu'Haropa soit plus que le port de Paris »

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Alain Verna, président de l’association logistique Logistique Seine Normandie, revient sur les enjeux autour des ports de l'Axe Seine.

Alain Verna, président de Logistique Seine Normandie — Photo : JDE

Dans quel sens souhaitez-vous voir évoluer la gouvernance des ports de l’Axe Seine ?

Alain Verna : Le sujet reste hautement politique. Pour notre part, nous en attendons plus de réactivité, d’efficacité et d’implication locale dans les prises de décisions. Il faudrait notamment parvenir à gommer les intérêts divergents entre les parties prenantes en matière d’investissements. Par exemple, l’accès fluvial direct nécessaire à Port 2000 repose à la fois sur la chatière et sur le développement du centre multimodal du Havre. Et au niveau de l’offre fluviale, Port 2000 pourrait s’appuyer davantage sur la plateforme RVSL de Rouen.

>> Lire notre enquête : Quelle gouvernance pour les ports normands ?

La seule dimension Axe Seine vous paraît-elle suffisante ?

A.V. : Haropa n’est pas seulement le port de Paris et notre ambition est d’aller bien au-delà. L’hinterland des ports de l’Axe Seine englobe l’Arc Manche-Atlantique, la Péninsule Ibérique, les Iles britanniques avec la nouvelle donne induite par le Brexit, et nous devons viser l’Europe centrale. Pour l’heure, nous ne jouons pas vraiment dans la même cour qu’Anvers ou Rotterdam comme on a pu le voir dans l’affaire du couloir maritime européen avec l’Irlande. Nous avons récemment présenté l’offre portuaire d’Haropa aux États-Unis. Les Américains connaissent la Normandie, mais ils nous ont demandé : « C’est quoi votre vision pour l’Axe Seine ? ».

De quels investissements les logisticiens normands ont-ils besoin pour cela ?

A.V. : Outre la chatière, deux postes supplémentaires à Port 2000, la maintenance des écluses de la Seine, la mise au gabarit européen de l’Oise préalablement à l’ouverture de Seine Nord Europe. Pour regagner des parts de ferroviaire, au-delà de Serqueux-Gisors en cours, il faudra poursuivre le désengorgement de l’Ile-de-France par le contournement d’Amiens pour accéder aux grands centres d’Allemagne, de Suisse et plus loin encore.

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