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Air Liquide lance le chantier de l'une des plus grandes usines d'hydrogène décarboné du monde
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Air Liquide lance le chantier de l'une des plus grandes usines d'hydrogène décarboné du monde

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Venu sur le site Air Liquide de Port-Jérôme pour présenter la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné, Bruno Le Maire a mis en avant le projet Normand’Hy de production d’hydrogène renouvelable à grande échelle de l’industriel. À terme, cet électrolyseur d’une capacité de 200 mégawatts devrait notamment alimenter la raffinerie normande de TotalEnergies.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, s’est rendu sur le site Air Liquide de Port-Jérôme pour annoncer le soutien de l’État au projet "Normand’Hy" de production d’hydrogène renouvelable de l’industriel — Photo : Sébastien Colle

En pleine crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, s’est rendu sur le site d’Air Liquide à Port-Jérôme-sur-Seine, mardi 8 mars, pour faire le point sur la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné. "Nous sommes face à un tournant énergétique majeur. La crise en Ukraine nous fait prendre conscience de cela avec encore plus d’acuité. Notre stratégie, qui a encore plus de pertinence aujourd’hui, repose sur un objectif stratégique majeur qui est l’indépendance énergétique. Rien n’est plus dangereux que de dépendre des autres dans les domaines essentiels. Et l’énergie est vitale", a déclaré le ministre.

15 projets français sélectionnés

Au total, 7 milliards d’euros de soutien public seront consacrés au développement de l’hydrogène décarboné d’ici 2030 afin d’assurer la souveraineté technologique française et déployer une capacité de 6,5 gigawattheures d’électrolyseurs sur le territoire national. Une stratégie qui s’inscrit également dans une démarche résolument européenne soutenue par 23 États membres et la Norvège. Les partenaires ont lancé un Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) sur l’hydrogène, véritable "rampe de lancement pour la filière de l’hydrogène décarboné en Europe". Plus de 100 projets ont été présentés en août 2021 à la Commission européenne par les États participants. Lors de son déplacement, Bruno Le Maire a annoncé que le projet du groupe français spécialisé dans les gaz industriels Air Liquide en Normandie (pour un montant de soutien demandé de 190 millions d’euros) faisait partie des 15 projets français sélectionnés pour faire partie de ce PIIEC, avec Faurecia (à Valence), McPhy (à Belfort) ou Alstom (à Tarbes). Ils doivent à présent être transmis à la Commission européenne.

Un électrolyseur de 200 mégawatts

Avec le soutien de l’État français, et sous couvert de la validation finale de la Commission européenne, Air Liquide lance ainsi son projet Normand’Hy de production d’hydrogène renouvelable à grande échelle. Cet électrolyseur d’une capacité initiale de 200 mégawatts devrait notamment alimenter en hydrogène renouvelable (l’électrolyse de l’eau n’émet pas de dioxyde de carbone) la raffinerie normande de TotalEnergies et utilisera la technologie Siemens Energy (de membrane par échange de protons). Il sera construit dans le cadre du partenariat annoncé par Siemens Energy et Air Liquide en février 2021. L’électrolyseur d’Air Liquide sera l’un des premiers de cette taille en exploitation dans le monde, et destiné à décarboner l’industrie et la mobilité.

"Ce projet doit permettre également la création d’une filière hydrogène européenne compétitive, dont nous voulons être un des fers de lance avec notre partenaire Siemens Energy. Air Liquide Normand’Hy s’inscrit au cœur d’un vaste écosystème qui a pour ambition de décarboner le bassin industriel normand, notamment en rendant possible l’accès à un réseau d’hydrogène bas carbone à de grands industriels tel que TotalEnergies, mais aussi en contribuant au développement d’une mobilité lourde bas carbone sur l’Axe Seine", souligne Benoît Potier, PDG d’Air Liquide (66 000 salariés). La mise en service de l’électrolyseur est prévue en 2025, et devrait permettre d’éviter l’émission de plus de 250 000 tonnes de CO2 par an.

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