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Vallourec douche les espoirs d'Ascoval
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Vallourec douche les espoirs d'Ascoval

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Le groupe Vallourec, qui détient 40 % de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), a fait savoir le 22 octobre qu'il n'entendait pas du tout accéder aux demandes formulées par Altifort, le potentiel repreneur du site. Une douche froide pour les salariés, à quelques heures de la décision du tribunal de grande instance sur l'avenir de l'usine.

— Photo : Pixabay

Sauf retournement de dernière minute, les cinq semaines de délais n’auront finalement pas servi à grand-chose. Obtenues à la fin du mois de septembre par Altifort, potentiel repreneur de l’aciérie de Saint-Saulve, auprès des juges du tribunal de Strasbourg, ces quelques semaines de sursis devaient être employées à convaincre Vallourec de participer au financement du plan de reprise.

35 millions ou 51 millions d’euros ?

En effet, dans le cadre de son offre de reprise, Altifort demande à Vallourec de participer à hauteur de 1 M€ à des travaux de rénovation et à l'installation d'un train à fil sur le site, et à prendre en charge les compteurs temps des salariés sur la période d'avant 2017, à hauteur de 6M€. En outre, le potentiel repreneur demande à Vallourec de s'engager à continuer à se fournir à prix fixe auprès de son ancienne usine sur une période de 18 mois, le temps pour l'aciérie de se faire une nouvelle clientèle. Altifort, soutenu par les salariés d'Ascoval et la Région Hauts-de-France, estime à 35 M€ cette participation.

Une somme revue à la hausse par Vallourec, qui juge exorbitants les efforts demandés. « Le Groupe a été sollicité par Altifort pour subventionner à hauteur de 51 M€ son offre de reprise d'Ascoval » estime Vallourec. « Au terme de l'examen de cette demande, Vallourec a communiqué aux administrateurs judiciaires, en charge de la procédure, qu’il ne lui est pas possible d’accéder à cette demande. Cela serait en effet contraire à la préservation des intérêts du Groupe, dès lors que les demandes d’Altifort contraindraient Vallourec à acheter à cette société son acier à des prix de plus de 30 % supérieurs à ses autres sources d’approvisionnement ».

Un plan solide ?

Non content de juger inacceptables les conditions du repreneur, Vallourec évalue durement sont projet. « L’examen du plan de reprise montre que les besoins de financement du projet ont été largement sous-évalués et ne sont financés que pour une part minime par Altifort. Le reste du financement nécessaire, qui dépasse largement les sommes demandées à Vallourec, devrait venir d’hypothétiques prêteurs et investisseurs », poursuit le communiqué.

Altifort se propose pour sa part d’investir 140 M€ sur le site, pour y conserver 281 emplois et y créer, à terme, 133 nouveaux. « Trois banques ont déjà émis un avis favorable à leur participation, sous condition de l’obtention de la contribution demandée à Vallourec », assure, dans un communiqué, Cédric Orban, le CEO d’Ascoval.

Le tribunal de grande instance de Strasbourg doit trancher le 24 octobre sur la question.

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