« TMMF n'est pas qu'un site de production mais une entreprise à part entière, membre du groupe Toyota, qui attend de nous qu'on participe au profit », explique Luciano Biondo, vice-président senior de TMMF (Toyota Motor Manufacturing France). En quelques mots, ce dernier donne ainsi l'orientation prise par la nouvelle équipe de direction du site, arrivée début 2014 et composée de Koreatsu Aoki, président de TMMF et Luciano Biondo. Il s'agit d'améliorer la compétitivité et l'efficacité industrielle de l'usine d'Onnaing, malgré un contexte économique compliqué, afin de capter les investissements du groupe.
Une année 2015 compliquée
« Nous voulons que le groupe n'ait pas de doutes sur le fait que les investissements doivent être faits ici », renchérit le vice-président senior. Un défi à relever dans un contexte économique tendu : « L'année 2015 sera difficile », confirme Luciano Biondo. Et de justifier : « Le marché de l'automobile est très instable et très concurrentiel : il y a beaucoup de monde positionné sur le segment B (ndlr : voiture citadine polyvalente) et dans certains pays de production, la main-d'oeuvre coûte le tiers de ce qu'elle coûte en France. Le fait que le pétrole diminue nous fait aussi craindre que le marché américain se dirige vers de plus grosses voitures. »
Etre dans le peloton de tête des usines Toyota en Europe
Pour faire face, TMMF prend des mesures pour renforcer sa compétitivité : « Dans certains domaines, on s'était un peu endormi », constate Luciano Biondo. En interne, l'usine travaille notamment à améliorer les process en réduisant les déplacements ou le portage de pièces. Elle fait également la chasse aux consommations superflues (énergie, matière, etc.) et aux activités sans valeur ajoutée. Pour l'instant, la direction s'estime sur la bonne voie : « TMMF n'est pas encore à la hauteur de TMC (ndlr : Toyota Motor Corporation), mais parmi les autres usines du groupe en Europe, sur l'aspect productivité nous sommes dans les trois premières », commente Koreatsu Aoki.
Objectifs et projets 2015
Dans ce contexte difficile, la direction de TMMF vise en 2015 le maintien du volume de production de 2014, qui s'élève à 225 000 Yaris contre 192 000 en 2013, soit une progression de 17 %. La Yaris Nord américaine a largement contribué à cette progression : en 2013, elle représentait 3 % de la production de TMMF contre 12 % en 2014. De même, le niveau d'investissements sera maintenu à 20 millions d'euros, comme en 2014. Par ailleurs, deux projets sont sur le feu. Le premier concerne la mise en application en septembre prochain de la norme Euro 6 visant à la réduction des émissions d'oxyde d'azote pour les véhicules équipés d'un moteur diesel. Le second sera la production de 600 000 à 800 000 unités de la Yaris Cacharel, un modèle qui mise sur le design. La Yaris Cacharel est destinée au marché français et à une clientèle féminine. Ce modèle sera disponible dès mars 2015 dans le réseau Toyota.
