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Sencrop s'apprête à lever plus de 5 millions d'euros (exclusif)
Lille # Informatique # Levée de fonds

Sencrop s'apprête à lever plus de 5 millions d'euros (exclusif)

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Depuis janvier 2016, Sencrop propose des stations météo connectées aux agriculteurs pour leur permettre de mieux monitorer leurs cultures. Sa solution innovante a su s'imposer rapidement sur le marché français. La start-up lilloise cherche désormais à lever des fonds conséquents pour accélérer au niveau européen.

— Photo : Sencrop

Créée en 2016 à Euratechnologies, Sencrop n’en finit pas de grandir. La start-up, qui développe un système de stations météo connectées destiné aux agriculteurs, vient de prendre 200 m² de bureaux, à deux pas du bâtiment principal d’Euratechnologies pour y accueillir son équipe de 25 personnes. Après avoir convaincu une part de plus en plus large d’agriculteurs en France, la start-up entend mettre un sérieux coup d’accélérateur à l’international.

Se développer en Europe

Déjà présente au Benelux grâce à un bureau aux Pays-Bas, et ponctuellement dans d’autres pays d’Europe, Sencrop entend attaquer ce marché de façon plus agressive. Elle est d’ailleurs en train de lever des fonds conséquents, au moins 5 M€, pour financer cette stratégie. Cette levée de fonds devrait être réalisée d’ici septembre, auprès des investisseurs historiques de Sencrop Demeter Ventures et Breega Capital, mais aussi d’autres acteurs. « Aujourd’hui, nous réalisons environ 10 % de notre chiffre d’affaires à l’export. L’objectif, c’est de passer à 60 ou 70 % sous trois ans », expose Martin Ducroquet. Cofondateur, avec Michael Bruniaux, de la jeune société, il ne communique pas son chiffre d’affaires. Pas encore rentable, du fait d’investissements continus, la start-up triple voire quadruple son CA chaque année, explique le dirigeant.

Un nouveau marché : la viticulture

Comptant parmi les pionniers français de l’« Agtech » (technologies pour l'agriculture), Sencrop a un coup d’avance sur la concurrence, et compte bien jouer son avantage. Avec son maillage de 2 000 stations, « soit plus que Météo France », selon Martin Ducroquet, Sencrop se présente comme leader sur le marché français. Sa solution, mêlant hardware et software, proposant aux agriculteurs de suivre au plus près l’évolution des cultures de pommes de terre, betteraves, céréales et désormais, de fruits, a déjà largement séduit dans la moitié nord de la France. Elle est en train de se développer plus au sud, sur des terres viticoles.

Depuis l’an dernier, la start-up a en effet ouvert une phase de test avec des viticulteurs du Sud-Ouest, en Val de Loire et autour de Cognac, pour notamment mettre en place une « alerte gel ». « Les viticulteurs ont connu deux mauvaises années en 2016 et 2017, à cause du gel qui, s’il intervient tardivement, peut leur faire perdre 30 à 40 % des bourgeons. Ils ont des systèmes de prévention dans les vignes, mais ils ne savent pas toujours quand les actionner. Les stations que nous avons mises en place les alertent en pleine nuit si la température chute, et leur permettent d’intervenir à temps. Comme pour les autres cultures, nous leur proposons également des modèles prédictifs qui les alertent si les conditions météo induisent un risque de maladie, comme le mildiou. C’est une façon de leur permettre de diminuer les intrants utilisés. C’est plus économique pour eux, et meilleur pour l’environnement, » détaille Martin Ducroquet.

Ce nouveau marché devrait s’avérer porteur pour la start-up, qui est en train de recruter une quinzaine de personnes, des commerciaux comme des développeurs. Elle avait déjà levé 1,4 million d'euros début 2017.

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