Recytech : 2 millions d'euros pour se projeter
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Recytech : 2 millions d'euros pour se projeter

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Installée près de Lens, l'usine de valorisation du zinc collecte et recycle des déchets à forte teneur en zinc. Après avoir investi deux millions d'euros pour se doter d'un four high tech, l'entreprise cherche d'autres sources de matières premières.

— Photo : Recytech

Une implantation stratégique, sur un ancien site minier, au coeur d'une vaste région où il n'est pas difficile de trouver la "matière première" de Recytech : « Le Nord - Pas-de-Calais recèle encore de sites industriels qui nous fournissent en déchets à forte teneur en zinc », explique Frédéric Heymans, responsable environnement, R&D et logistique de l'entreprise.

140.000 T de capacité


Recytech est une filiale à parts égales des groupes français Recylex et espagnol Befesa, créée en 1991. « Nous récupérons des résidus de l'industrie de galvanisation et de l'industrie chimique, pour un tiers dans un grand quart nord-est de la France, pour moitié en Île-de-France, le reste venant de Grande-Bretagne ou de Belgique. En fonction des besoins, pour conserver l'hétérogénéité du mélange qui alimente le process, nous pouvons nous fournir ponctuellement en Espagne ou en Suède. » Parmi ses clients, Vallourec, Nyrstar, Saint-Gobain ou Arcelor-Mittal. Recytech dispose d'une autorisation de traitement de 140.000 tonnes de poussières d'aciéries et résidus zincifères par an. Le four est alimenté à raison de 22 tonnes par heure, 24 heures sur 24 toute l'année, hormis une période annuelle d'arrêt pour maintenance, variant de deux à quatre semaines. En 2012, l'entreprise a entièrement renouvelé son four tournant de 50 mètres de long, d'un diamètre de 3,6 mètres. Un investissement qui a atteint deux millions d'euros. « On est repartis pour vingt ans », assure Charles Van Cutsem, directeur général de Recytech.

D'autres filières à valoriser

Le fléchissement de l'activité industrielle dans la région ne l'inquiète pas : « Nos carnets de commande sont pleins, ce qui ne nous empêche pas de commencer à chercher des substituts aux poussières d'aciéries ». La société explore le marché des piles électriques usagées, dont les quantités récupérées augmentent sans cesse : c'est une piste de développement pour les années à venir. « Nous cherchons aussi de nouvelles filières de valorisation des scories qui nous restent en fin de circuit : des débouchés existent dans les travaux publics, les cimenteries, et la composition de certains bétons », complète Frédéric Heymans. Il renvoie également aux « contraintes lourdes » inhérentes à cette activité un atout pour « prouver à nos clients que nous traitons les déchets de façon respectueuse de l'environnement ». Concernant la qualité de l'eau par exemple, toutes les eaux de pluie sont récupérées, et les applications industrielles comme l'arrosage des routes sont assurées grâce à l'eau d'un forage. Des études sont aussi en cours pour récupérer une partie de la chaleur du four, et diminuer les émissions de gaz.

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