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Projex repousse le toit pour s'ouvrir d'autres horizons
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Projex repousse le toit pour s'ouvrir d'autres horizons

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Pour grandir sans quitter ses locaux historiques de Villeneuve d'Ascq, le bureau d'études Projex y a ajouté deux étages. La PME mise sa croissance sur Paris et l'Afrique.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Fondé en 1992 par Marc Grolin, son actuel président, le bureau d'études Projex compte aujourd'hui 220 collaborateurs pour un chiffre d'affaires 2016 (clos en mars) de près de 25 millions d'euros. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'il ait fini par se retrouver à l'étroit dans ses locaux historiques de Villeneuve d'Ascq. Spécialisé dans l'ingénierie bâtiment, Projex et ses trois filiales (Probim, Diagobat et Amexia) occupaient jusqu'en février les deux derniers étages de l'immeuble Mercury, situé en plein centre-ville. Une implantation qualifiée d'"idéale ", par son directeur général Antoine Grolin. Et s'il n'était pas possible de pousser les murs pour grandir, qu'à cela ne tienne : le bureau d'études a fait le pari de pousser le toit. Projex s'est donc étendu en ajoutant deux étages supplémentaires aux cinq que comptait déjà le bâtiment Mercury. Un choix assez inhabituel qui lui offre aujourd'hui, outre des m² supplémentaires, une belle vitrine de son savoir-faire. Au total, Projex s'étend aujourd'hui dans 2 500 m² à Villeneuve d'Ascq.

3,5 millions d'euros pour pousser le toit

Inaugurée début mars, cette extension verticale a représenté un investissement total de 3,5 millions d'euros. Le siège social de la société compte désormais 1 700 m² supplémentaires, répartis sur deux étages. Le sixième étage ainsi créé s'étend sur 870 m² et accueille des bureaux tandis que le septième étage, d'une surface de 570 m², comporte un espace restauration pour les salariés et une terrasse de 300 m². « C'est un investissement qui coûte 20 % plus cher que du bureau classique par contre, c'est un véritable démonstrateur de notre savoir-faire. C'est un projet qui a réuni beaucoup de nos expertises et nous donne plus de visibilité. Suite à cette extension un promoteur nous a par exemple appelés pour travailler sur un data center à Paris », commente Antoine Grolin. Un mois de préparation a été nécessaire, suivi de six mois de travaux.

Accélérer à l'international

Projex affiche aujourd'hui plusieurs implantations en France, à Villeneuve d'Ascq, Calais, Paris, Toulouse et Aix en Provence. Elle possède également une agence en Côte d'Ivoire, à Abidjan. Le bureau d'études lillois réalise aujourd'hui de 5 à 10 % de son chiffre d'affaires à l'international et vise les 25 % d'ici cinq ans. Un développement qui passera essentiellement par l'Afrique. « Grâce à notre implantation, nous sommes sollicités en Algérie, en Tunisie et au Maroc. En France, nous sommes aménageurs de quartiers plus que promoteurs alors que là-bas, nous accompagnons des urbanistes sur des projets de 30 à 40 hectares : ce n'est pas la même échelle ! Notre développement en Afrique va aller bien plus vite », indique Antoine Grolin. L'agence d'Abidjan compte pour le moment 5 salariés et Jan Svatos, qui a passé 20 ans chez Projex, va prendre la direction générale de l'Afrique en juin prochain. C'est également lui qui est à l'origine de cette extension du siège de Projex par le toit.

Le marché français en réveil

En France cette fois, « le marché est en réveil même s'il existe un certain attentisme lié aux présidentielles », constate Antoine Grolin. Pour y poursuivre son développement, le bureau d'études a fait l'acquisition en juin 2016 de 60 % du capital de son confrère Aurige, basé à Paris. Non communiqué, cette opération a été réalisée pour partie en autofinancement, complété par de la dette bancaire. « L'Ile de France est un gros enjeu. Nous voulons nous y développer avant d'aller vers d'autres grosses villes en régions : Lyon, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, etc. Au moment du rachat, Aurige comptait 50 salariés et un chiffre d'affaires de 5 ou 6 millions d'euros. « Avant ce rachat nous étions un provincial qui venait réaliser des affaires à Paris, aujourd'hui nous avons une assise pour nous y développer ». Projex reste d'ailleurs à l'affût d'autres opérations de croissance externe, notamment dans les zones où elle n'est pas encore présente, comme Lyon, Nantes, Bordeaux et Strasbourg. Et en dehors de ces considérations géographiques: « Nous cherchons également, via des rachats, des compétences complémentaires aux nôtres, notamment en hydraulique, en infrastructures et mobilité et dans les déchets », souligne Antoine Grolin. En croissance, Projex devrait continuer à se développer ces prochaines années : « Nous avons l'habitude de doubler le nombre de collaborateurs tous les cinq ou six ans », indique le directeur général. Et d'ajouter : « Je ne serai pas surpris si nous sommes 450 personnes dans l'entreprise en 2025 ». Il restera toutefois discret sur les perspectives de chiffre d'affaires à cet horizon. Quant à la rentabilité : « Nous sommes moins rentables que lorsque nous étions une plus petite structure, avec moins d'investissements. Mais dans le milieu du bâtiment, notre rentabilité actuelle reste honorable ».

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