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Méo-Fichaux peut désormais produire 1 000 capsules de café à la minute
Lille # Agroalimentaire # Investissement

Méo-Fichaux peut désormais produire 1 000 capsules de café à la minute

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Le groupe Méo-Fichaux vient d’inaugurer une nouvelle ligne de production de capsules. Un investissement de 8 millions d’euros qui lui permet de produire 1 000 capsules à la minute. En croissance de près de 20 % par an, la capsule est un axe fort de développement pour cette ETI familiale. Il veut aussi renforcer sa marque propre Méo.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Couleur de cuisson, grain arabica ou robusta, grands crus, savants mélanges de fèves, variétés des arômes, etc. Le café est une boisson tellement ancrée dans notre quotidien qu’on en oublierait presque la complexité de son univers. Un univers dans lequel une ETI régionale et familiale s’est taillé une place, malgré un marché détenu à 75 % par des multinationales : Méo-Fichaux détient aujourd’hui 14 % des parts du marché français, à la fois à travers des marques de distributeurs (MDD) et sa marque propre Méo. Né du rapprochement en 2012 de Cafés Méo, implanté sur le Quai Ouest du Port de Lille et de Fichaux Industries, basé à la Madeleine, le groupe nordiste produit aujourd’hui 34 000 tonnes de café par an et entend accélérer son développement. Il vient pour cela d’investir 8 millions d’euros dans une nouvelle ligne de production de capsules compatibles Nespresso, inaugurée en juin dernier. Baptisée Ligne 32, celle-ci est capable de produire 1 000 capsules à la minute.

La troisième génération de capsules

La capsule, c’est l’un des deux principaux axes de développement de Méo-Fichaux. « Aujourd’hui le marché connaît une érosion sur le volume des cafés moulus. Et la dosette souple croît moins qu’avant alors que les capsules enregistrent une progression de 20 % par an », explique Gérard Meauxsoone, codirigeant de cette ETI. Aujourd’hui les dosettes souples et capsules représentent, ensemble, 50 % du chiffre d’affaires du torréfacteur (150 millions d’euros en 2016), à égalité donc avec le moulu. Grâce à cet investissement, Méo-Fichaux se dote d’une troisième ligne de production de capsules, ce qui représente une capacité supplémentaire de 290 millions de capsules par an, pour atteindre une capacité totale de 450 millions de capsules par an sur les trois lignes. Avec cet investissement, le groupe lance donc une troisième génération de capsules, qui présentent une compatibilité renforcée avec la machine, ainsi qu’une plus grande surface inscriptible. Méo-Fichaux ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et poursuit ses investissements en R & D autour de la capsule : « Dès la rentrée, nous allons commercialiser des capsules compostables », annonce Gérard Meauxsoone. Il ajoute : « Nous allons ensuite travailler à rendre la capsule biodégradable ». S’il fallait pour cela installer de nouvelles machines, le site de Fichaux à La Madeleine, qui s’étend sur 5,5 hectares, dispose encore de réserves foncières tandis que celui de Méo à Lille (1,5 hectare) est arrivé à saturation.

Accélérer le développement de la marque Méo

L’autre grand axe de développement sur lequel mise le torréfacteur, c’est le renforcement de sa marque Méo, d’autant que les Cafés Méo fêteront leurs 90 ans en 2018. Sur un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros, cette marque propre représente 16 millions d’euros et 3 % des parts du marché français. « Nous voulons la faire grandir et améliorer sa notoriété », commente Gérard Meauxsoone. L’objectif ? Passer de ces 16 à 20 millions d’euros à l’horizon 2020. L’un des souhaits du groupe serait que la marque Méo se développe à l’export, « qui ne représente que quelques pourcentages du chiffre d’affaires. Quand je compare ce pourcentage avec celui d’autres entreprises de notre taille, dans d’autres secteurs, cela me laisse toujours un peu rêveur », affirme le dirigeant. Il ajoute : « Le café est un produit qui s’exporte difficilement, en raison des spécificités de consommation dans chaque pays. Mais il y a un vrai potentiel avec le développement des capsules, qui est un produit universel ».

Autres perspectives

Le groupe Méo-Fichaux réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires auprès de la GMS française et une petite partie auprès des CHR en région et de quatre boutiques, dont deux à Paris et deux à Lille. Ces dernières pourraient être un futur axe de développement car le groupe envisage de les faire évoluer vers un concept de Coffee-Shop, sans donner plus de précisions pour le moment. Enfin, toujours dans une démarche d’innovation, le torréfacteur a entamé des discussions avec la brasserie nordiste Castelain (La Ch’ti) pour travailler sur le projet d’une bière au café.

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