Positionné sur un marché qui enregistre une baisse de ses volumes depuis 10 ans, l’opérateur postal Courrier Plus évolue à contre-courant. « Nous sommes passés d’un chiffre d’affaires de 3 M€ en 2013 à 8 M€ en 2017 », commente le dirigeant, Samuel Gorillot. Il ajoute : « La croissance a été forte entre 2015 et 2016, avec un chiffre d’affaires multiplié par deux et demi. Entre 2016 et 2017, nous avons aussi doublé notre résultat ». Et la tendance n’est pas près de s’inverser pour cette entreprise lilloise, car Samuel Gorillot veut étendre ses activités en dehors de la région. « Mon objectif est d’être le premier opérateur postal sur la moitié nord de la France », annonce-t-il. À l’horizon 2020/2021, il vise ainsi un chiffre d’affaires de 15 M€.
Une activité portée par le secteur public
Concrètement, Courrier Plus propose aux entreprises et administrations d’externaliser leur courrier. Grâce à sa flotte interne, qui comporte une quarantaine de véhicules de 2 à 20 m3, Courrier Plus réceptionne le courrier de ses clients. Elle le trie ensuite dans son atelier lillois et choisit la meilleure option : soit le déposer à la Poste (85 % des cas) où les plis bénéficieront d’un tarif préférentiel grâce au tri par destination, poids et taille, soit le distribuer via son propre réseau (15 % des cas). « Cela évite aux entreprises d’avoir une machine à affranchir en interne, ainsi qu’une personne dédiée. Elles bénéficient aussi de tarifs qui ne sont accessibles que grâce à la massification des flux », explique Samuel Gorillot.
La croissance actuelle de Courrier Plus est portée par le secteur public, que l’entreprise ne comptait pas parmi ses clients il y a encore 5 ans. « Notre activité est réalisée pour moitié avec des entreprises privées et pour l’autre, avec le secteur public », détaille Samuel Gorillot. Il complète : « On constate que le secteur public partage désormais avec le privé une véritable volonté de faire des économies. C’est une tendance liée au coût du timbre postal, qui augmente de 5 à 10 % tous les ans. Pour des structures qui ont des volumes importants, l’impact est réel. C’est ce qui porte notre croissance car nous leur permettons une économie allant de 10 à 40 %, selon les flux et la typologie du courrier ».
Vers la croissance externe
Opérant depuis peu à Nantes, Paris et Nancy, Courrier Plus souhaite s’étendre sur toute la moitié nord de la France. Pour y parvenir, Samuel Gorillot est à l’affût d’opportunités de croissance externe. « Pour que nous puissions être compétitifs et rentables, nous avons besoin de flux importants. C’est donc plus simple de reprendre une entreprise avec une clientèle que de démarrer de zéro sur une nouvelle zone », explique-t-il. Et il parle en connaissance de cause : « Courrier Plus n’a pas gagné d’argent durant ses trois premières années et c’était difficile tous les jours, alors que maintenant, c’est l’inverse ». L’entreprise compte également développer de nouveaux services pour ses clients, comme un extranet, de la traçabilité des flux, etc. Pour soutenir cette croissance, l’entreprise lilloise recrute, essentiellement sur des postes de chauffeurs et d’opérateurs de tri.
