Le groupe pharmaceutique LFB, qui développe, fabrique et commercialise des médicaments dérivés du plasma, a annoncé cet été le dépôt du permis de construire d'une nouvelle usine à Arras sur la zone industrielle Actiparc.
300 millions d'euros investis à Arras
« Le sujet du financement est en cours de discussion avec l'actionnaire », précise d'entrée de jeu la directrice communication du groupe, Sandrine Charrières. Il faut dire que l'investissement est de taille : quelque 300 millions d'euros seront consacrés à ce projet "Usine 2020" qui s'étendra sur un site de 15 hectares dans la zone Actiparc, avec une occupation initiale de 9 hectares. Détenu à 100 % par l'État français, le groupe LFB bénéficie de l'article 48 de la Loi Macron, qui introduit les organismes et entreprises publics aux côtés de l'État et de ses établissements dans les actionnaires pouvant détenir la majorité de son capital. Une loi qui va lui donner les moyens de ses ambitions. Selon LFB, l'usine arrageoise devrait employer 500 personnes en 2020.
La production de trois médicaments phare
Si LFB produit actuellement 23 médicaments, « certains pour des maladies rares, d'autres destinés uniquement au marché français », indique Sandrine Charrières, le futur site arrageois n'en produira que trois, mais dans des volumes importants. Avec cette future usine arrageoise, LFB entend d'ailleurs tripler d'ici 10 ans ses capacités actuelles de production de médicaments dérivés du plasma humain. « Nous allons doubler la capacité des immunoglobulines ou encore quintupler celle des fibrinogènes », précise Sandrine Charrières. L'usine arrageoise, qui disposera de toutes les phases de production de médicaments, se concentrera sur trois produits phares, dans une stratégie de croissance à l'international. « Aujourd'hui notre part d'activité à l'international est de 28 %. Dans cinq ans, après le démarrage de l'usine, elle passera à 50 % », indique la directrice communication du groupe. Elle ajoute : « Nous sommes leaders en France, avec des concurrents sérieux, nous ne pouvons donc pas envisager notre croissance sur le territoire français ».
Le choix d'Arras
Au cours de ces deux dernières années, le groupe LFB a évalué sept sites potentiels d'implantation. Le choix s'est finalement porté sur la zone industrielle Actiparc à Arras, qui collait au cahier des charges de la direction industrielle de LFB. Un autre site hors région était également dans ce cas, mais la proximité du site LFB de Lille a fait pencher la balance en faveur d'Arras. « Pour lancer cette usine, nous avons besoin d'équipes expertes que nous irons chercher à Lille et que nous remplacerons là-bas par des recrutements », explique la directrice de la communication. La future usine emploiera 500 personnes en rythme de croisière. A Lille, LFB emploie déjà près de 700 personnes réparties entre son site de production (600 personnes), ses équipes de recherche à Eurasanté et son magasin pharmaceutique à Carvin. « On aura forcément besoin d'augmenter ces effectifs », annonce déjà la directrice communication.
150 millions d'euros investis en sept ans en France
Actuellement détenu à 100 % par l'Etat français et dirigé par Christian Béchon, le groupe LFB commercialise 23 médicaments dans 40 pays à travers le monde. Avec plus de 2.000 salariés, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires 2014 de 502 M?. En sept ans, le groupe LFB a investi plus de 150 millions d'euros dans ses capacités industrielles sur le territoire français. Il dispose de quatre usines en France, dont deux dédiées aux médicaments dérivés du plasma humain, situées aux Ulis et à Lille. Les deux autres sites sont à Alès (LFB Biomanufacturing), dédié essentiellement à la production d'anticorps monoclaux et aux Ulis (Cellforcure) avec une plate-forme industrielle de thérapies cellulaires et géniques.
