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Les Motte relancent la brasserie familiale
Lille # Agroalimentaire

Les Motte relancent la brasserie familiale

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Disparue dans les années 1990, la brasserie Motte-Cordonnier vient de reprendre vie, sous l'impulsion de Frédéric Motte et de ses frères, ainsi que de l'ensemble de la nouvelle génération.

— Photo : Motte-Cordonnier

Relancer la brasserie familiale, et la bière éponyme, plus de vingt ans après leur arrêt : l’idée est venue il y a environ neuf mois à Frédéric Motte, le dirigeant de Cèdres Industrie et le président du Medef régional, et à ses deux frères, François et Gonzague. Les trois fils de Bertrand Motte, le dernier dirigeant de la brasserie avant son rachat puis son arrêt, entendent renouer avec une tradition familiale qui remonte à 1752, et avec une bière dont le nom fut très longtemps emblématique d’Armentières, où se trouve la brasserie historique. Mais ils ne se lancent pas dans le projet tous seuls : ils y associent leurs épouses et l’ensemble de leurs enfants.

15 dans l’aventure

C’est donc à 15 que les Motte ont créé une structure, chacun mettant la main à la pâte selon ses compétences - et son âge. Avec succès, puisque toute la famille a pu présenter, début avril, la René, une blonde légère, la première bière aux couleurs de la brasserie Motte-Cordonnier, nouvelle génération.

« Le projet est né l’été dernier, à la mort de mon grand-père », retrace Ingrid, l’une des nièces de Frédéric Motte. « Très rapidement, tout le monde s’est mobilisé. La plupart des petits-enfants sont encore étudiants, mais nous avons tous des compétences à apporter. Nous travaillons bénévolement, à côté de nos études, sur notre temps libre… C’est une belle aventure familiale, et nous sommes tous très fiers de pouvoir y participer ! »

Brassée dans les Flandres

Pour cette première cuvée, les Motte se sont associés à un brasseur des Flandres ; mais ils projettent bel et bien de réinvestir une partie de l’ancienne, et immense, brasserie Motte-Cordonnier, dont la tour domine toujours l’entrée d’Armentières. Inoccupée depuis 2010, cette dernière est en rénovation, pour accueillir d’ici 2020 un programme mixte logements-pôle loisirs, et les Motte espèrent pouvoir y réinstaller des cuves. Des discussions en ce sens sont en cours.

C’est que le projet, tout en étant familial, est appelé à prendre de l’ampleur : la René a d’ores et déjà été brassée à 200 hl, et pourrait atteindre les 500 à 600 hl dès la première année. Et ce, sans compter les autres bières qui devraient rapidement venir étoffer la gamme, commercialisées d’abord en bouteilles de 75 cl, puis en 33 cl, et enfin, en fûts.

Des ambitions nationales

« Nous n’avons pas monté ce projet uniquement pour nous faire plaisir, même si bien sûr, la passion est là », assure Frédéric Motte. « Nous avons monté une véritable entreprise, avec 15 actionnaires, et si nous n’avons pas encore de salariés, ça ne va sans doute pas tarder. C’est un projet d’entreprise tout à fait sérieux, et notre bière est appelée à être commercialisée, et nous avons déjà livré nos premiers clients, surtout des cavistes et des épiceries fines, mais nous visons également les cafés et restaurants, à Armentières, à Lille, et bien au-delà » poursuit le dirigeant, déjà ravi de l’accueil réservé par les Armentiérois à cette bière historique, dont le logo étoilé est visible partout en ville.

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