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Le belge Ecophos investit 120 millions d'euros à Dunkerque
Dunkerque # Chimie # Implantation

Le belge Ecophos investit 120 millions d'euros à Dunkerque

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Le groupe belge Ecophos, producteur de phosphates pour l'alimentation animale, mise sur le Dunkerquois. Après un premier investissement de 85 millions d'euros dans une usine inaugurée en juin, le PDG Mohammed Takhim annonce une deuxième usine d'ici trois ans, pour un montant de 35 M€.

L'industriel belge Ecophos investit près de 120 millions d'euros dans deux usines à Dunkerque. L'usine Aliphos est opérationnelle depuis juin 2018 — Photo : Elodie Soury-Lavergne - Le JDE

Le groupe Ecophos compte parmi les investisseurs belges qui se sont laissé séduire par les Hauts-de-France. Ce producteur de phosphates pour l'alimentation animale fait le pari d'investir une centaine de millions d'euros dans deux usines à Dunkerque.

Un premier site à 85 M€

Une première usine, Aliphos Dunkerque, est opérationnelle depuis juin. Représentant un investissement de 85 M€, ce site a la particularité de produire un phosphate nouvelle génération, baptisé Dical +. Celui-ci présente une digestibilité de 82 % « unique au monde ». « Nos concurrents ne sont pas en mesure de le faire », affirme Mohammed Takhim, président du groupe Ecophos.

L'investissement a été financé à hauteur de 45 M€ sur fonds propres et de 40 M€ par emprunt bancaire. « Ecophos réalise de beaux revenus », sourit le dirigeant. Passionné de chimie, l'entrepreneur Mohammed Takhim a fondé Ecophos en 1996, alors qu'il n'avait que 20 ans. Il est aujourd'hui à la tête d'un groupe qui affiche un CA de 150 M€ et un Ebitda de 20 M€. Celui-ci emploie 300 personnes et possède trois sites de production (Pays-Bas, France et Bulgarie), en plus de son siège situé à Louvain-La-Neuve, en Belgique.

90 emplois générés

L'usine dunkerquoise affiche une capacité de 220 000 tonnes de phosphates par an. 30 % seront distribués sur le marché français et le reste partira vers l'Europe. « C'est pour cette raison que nous avons retenu le port de Dunkerque : les exportations se feront par là », explique le dirigeant. Il ajoute : « Nous comptons aussi en profiter pour importer des matières premières depuis l'Afrique du Nord ou l'Europe. »

Dès la fin de l'année, l'usine atteindra 70 à 80 % de sa capacité totale, et entre 80 et 100 % dès 2019. Ce site devrait générer en vitesse de croisière « un chiffre d'affaires compris entre 60 et 100 M€, en fonction des variations de prix sur le marché », indique le dirigeant. Cet investissement a généré près de 90 emplois à Dunkerque, dont 49 directs, sachant que « 50 de plus sont prévus à terme », note le dirigeant.

Une deuxième usine

Séduit par le Dunkerquois, Mohammed Takhim envisage déjà la création d'une deuxième usine. « Les études sont en cours, la recherche de partenaires aussi », indique-t-il. Le site devrait voir le jour d'ici deux ou trois ans. Il aura la particularité de produire des phosphates à partir de cendres volantes, issues de l'incinération des boues de station d'épuration.

En plein dans l'économie circulaire, cette usine représente un investissement de 35 M€. Selon le dirigeant, elle devrait permettre de multiplier par deux ou trois le nombre de collaborateurs du groupe à Dunkerque. Au démarrage, ce site traitera 100 000 tonnes de cendres volantes mais l'idée est « d'en faire la plus grosse usine de ce type au monde, si ce n'est la seule », s'enthousiasme le dirigeant. Il tempère ensuite : « Mais mon premier défi est de renforcer la rentabilité et la compétitivité de l'usine actuelle. »

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