La région veut garder son avance sur le biométhane
# Production et distribution d'énergie # Attractivité

La région veut garder son avance sur le biométhane

S'abonner

Particulièrement développée dans la région, la filière biométhane n'est pas en manque de projets. Pas moins de 60 implantations sont à l'étude, qui permettront à la région de garder son avance à l'échelle française et européenne.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Née dans le Nord-pas-de-Calais en 2011, la production de biogaz continue de faire figure de filière d'exception dans la région, qui injecte 30% de la production nationale dans le réseau commun. Largement en avance en termes de capacité de production et de nombre d'unités sur leur territoire, les Hauts-de-France continuent à investir largement dans le domaine. « Aujourd'hui, nous avons 64 projets en cours dans la région, à des degrés divers d'avancement, mais dont un certain nombre devraient voir le jour rapidement », assure Didier Cousin, le directeur territorial Hauts-de-France de GRDF. « Actuellement, il y a six unités en fonctionnement dans les Hauts-de-France, et deux en construction, alors qu'on ne compte que 28 unités dans toute la France.»

40 nouvelles unités en 2020

En septembre, les principaux acteurs régionaux, de l'Ademe aux CCI en passant par la préfecture ou la Chambre d'Agriculture, ont pris l'engagement ferme de voir naître 40 nouvelles unités d'injection de biométhane d'ici 2020, qu'elles soient installées sur des exploitations agricoles, ou au sein de collectivités. « La filière de méthanisation est un très bel exemple de ce que l'on peut faire dans la région quand tous les acteurs travaillent en synergie, et que tout le monde se met en ordre de bataille », se félicite Philippe Vasseur, le commissaire spécial à la revitalisation et à la réindustrialisation des Hauts de France.

Le TVME, unité de pointe

Exemple de l'avance prise par la région en matière de biogaz, l'unité de Tri Valorisation Matière et Energie (TVME), construite par le Symevad à Hénin-Beaumont, utilise 100.000 tonnes de déchets ménagers par an pour produire 24GWh à l'année, soit de quoi couvrir les besoins énergétiques de 2000 logements. Mais surtout, cette unité d'un nouveau genre, opérationnelle depuis 2015, permet une double valorisation des déchaets, puisqu'elle utilise ceux qui ne sont pas transformables en biométhane pour en faire du combustible solide de haute qualité, destiné pour le moment aux cimenteries, mais qui devrait rapidement trouver d'autres débouchés.

Technocentre

Bien décidé à jouer son avantage, le Comité Opérationnel Régional Biométhane Injecté, ou Corbi, a lancé un appel à candidatures pour trouver le lieu d'implantation de son future technocentre. Un démonstrateur et centre de R&D entièrement consacré à la biométahanisation, future vitrine de l'expertise régionale dans le domaine. Financé par la Région et la collectivité qui l'accueillera, pour un montant encore inconnu, il devrait être opérationnel d'ici 2019... mais reste à décider où il sera implanté, une tâche ardue tant les candidatures, « de Dunkerque à l'Oise », sont nombreuses. Les dossiers sont attendus jusqu'au 27 juillet, réponse prévue en octobre.

Depuis 2011, près de 100 GWh ont été injectés dans le réseau de gaz régional, soit l'équivalent des besoins énergétiques de 8.000 foyers. L'objectif à trois ans est de produire assez pour alimenter 70.000 foyers, pour parvenir à couvrir, d'ici 2050, l'ensemble des besoins en gaz de la région.

# Production et distribution d'énergie # Attractivité