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« J’imaginais pouvoir faire plein de choses avec l'impression 3D... »
Interview Nord # Industrie # Innovation

Pascale Poupart dirigeante des laboratoires Goblet-Daumas « J’imaginais pouvoir faire plein de choses avec l'impression 3D... »

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Pascale Poupart dirige les laboratoires Goblet Daumas (CA : 2,7 M€, 53 salariés), à Fourmies, qui fabriquent des prothèses dentaires. En 2017, elle a testé durant quelque mois l’impression de prothèses en 3D. Elle revient sur cette expérience au succès plus que mitigé.

— Photo : Elodie Soury-Lavergne, le Journal des entreprises

« En février 2017, j’ai acheté une imprimante 3D pour mon laboratoire car c’est une technologie très en vogue. J’imaginais faire pouvoir faire plein de choses avec… J’ai des confrères qui travaillent avec des imprimantes 3D et sont contents mais pour moi, ça n’a pas fonctionné. J’avais pris une imprimante pas chère, de l’ordre de 5 000 euros, et comme on en a toujours pour son argent… Le professionnel qui nous l’a vendue n’a pas pris en compte nos besoins. Nous nous sommes retrouvés avec une machine et un logiciel qui ne répondaient pas à nos attentes.

Il y avait un problème de précision alors que dans notre métier, tout doit être calibré parfaitement. Les impressions étaient très longues, prenant environ 3 à 4h. Nous les lancions le soir mais s’il y avait une microcoupure d’électricité durant la nuit, nous arrivions le matin et rien n’était imprimé… Enfin, les consommables restent assez chers : comme nous imprimons des prothèses, nous ne pouvions pas partir sur n’importe quelle résine… Nous avons rendu la machine au fournisseur vers novembre 2017. Comme j’étais déçue, et pour ne pas refaire la même erreur, je me suis tournée vers l’usinage et j’ai investi 100.000 €. Cela me permettait en plus de faire plus de choses.

Je ne jette pas la pierre à l’impression 3D mais il est important de se doter d’une imprimante adaptée à ses besoins, et de se faire conseiller. Je sais qu’il faudra que je reprenne une imprimante 3D, car notre activité évolue dans ce sens. Je vais prochainement chez un confrère qui en a quatre ou cinq, pour voir comment il travaille et combien il a investi. Pour un laboratoire comme le nôtre, qui a besoin de débit, il faut rapidement trois machines à 30 000 euros : elles sont plus précises et ne souffrent pas des microcoupures. On ne pourra jamais tout faire avec l’impression 3D, mais ça aidera à passer des étapes. »

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