Ces huit dernières années, l’agence digitale lilloise Ikomobi a connu de forts taux de croissance, en développant des solutions mobiles pour des grands comptes comme Ikéa, Clinitex ou Meilleurtaux.com. Entre 2011 et 2014, le chiffre d’affaires de cette PME a enregistré une hausse de 225 %, pour s’établir à 1,9 M€. Il s’élève à présent à 3 M€, avec une quarantaine de salariés répartis entre Lille, Lyon et Barcelone. La jeune entreprise est par ailleurs rentable, n’ayant connu qu’une seule année de perte dans toute son histoire, en 2011. Selon l’un des deux dirigeants, Thibaut Eggermont, 2019 s’annonce comme une autre année de croissance, avec un taux qui devrait frôler les 15 à 20 %.
L’accent sur le conseil
L’année 2018 s’affiche en revanche comme une année de consolidation. « Le chiffre d’affaires ne va croître que de quelques pourcents cette année, car nous faisons évoluer notre positionnement », explique Thibaut Eggermont. Il complète : « Née en même temps que l’iPhone, Ikomobi était une pure société tech. Depuis deux ans, nous réalisons une activité de conseil et nous voulons la positionner en amont de nos interventions. L’idée est d’entrer dans les entreprises par le conseil, puis de leur proposer notre savoir-faire en production d’appli, web app, etc. ».
Si Ikomobi revisite son positionnement, c’est parce que sa cible se transforme. La PME anticipe une évolution du marché : « Deux grands secteurs se sont tout de suite intéressés au mobile : les banques et le retail/e-commerce. Ils arrivent aujourd’hui à maturité sur ces sujets et internalisent les compétences », explique le dirigeant. Le potentiel marché reste cependant important du côté des entreprises qui n’ont pas encore effectué leur mue digitale, qu’il s’agisse de PME ou d’ETI. « Les grandes entreprises ont les idées claires concernant les solutions mobiles mais pour les autres, une démystification du digital reste souvent nécessaire », souligne Thibaut Eggermont. À travers ses prestations conseil, Ikomobi aide donc ces entreprises à prioriser les étapes de leur transformation digitale, tout en adaptant sa façon de faire à leur métier et à leur degré de maturité digitale.
En quête de talents
Outre cette évolution du marché, Ikomobi doit aussi s’adapter à une concurrence accrue sur la partie production et à une raréfaction des compétences. « Le sourcing de candidats, c’est devenu une catastrophe et la situation ne cesse de s’aggraver. Le potentiel de croissance est là, mais il nous faut des talents pour y répondre », indique le dirigeant. Ikomobi a tout de même réussi à recruter 12 collaborateurs en l’espace de six mois. Pour faire face à cette pénurie, la PME a mis en œuvre plusieurs solutions : « On se serre les coudes entre entreprises du même secteur, en mutualisant les compétences. On étudie des candidatures offshore et nous avons aussi mis en place une prime de 1 500 € bruts à la cooptation », détaille le dirigeant. Des mesures qui vont lui permettre de poursuivre sa croissance ces prochaines années. Ikomobi compte une quarantaine de clients, un chiffre appelé à se développer avec le renforcement de l’activité conseil.
