Ancien cadre dans la grande distribution, Damien Cuvelier a décidé de fonder Ecolog Innovation en 2012, quand lui est venue l’idée d’une nouvelle application pour les pneus usagés encombrant les décharges. « C’est une matière formidable et peu onéreuse, mais difficile à recycler. 50% des vieux pneus sont rechapés et revendus ailleurs, et tout le reste est brûlé en cimenteries, sauf ceux transformés en revêtements de sols, et ceux que nous récupérons. »
45 % de croissance par an
De ces pneus usagés, Ecolog a commencé par faire des amortisseurs pour les sabots de protection des racks, dans les entrepôts. Des blocs de caoutchouc qui se glissent entre le sabot et le montant, et absorbent les chocs causés par les engins de manutention. Puis l’entreprise a élargi sa gamme, en proposant sabots et protections issus de l’acier présent dans les pneus. « Dans les entrepôts, la maintenance représente un coût très important, il en va de la sécurité des salariés. Dès que la déformation d’un montant dépasse 5 mm, il faut le changer, ce qui veut dire déplacer toutes les palettes, démonter le rack et le remplacer. Les entrepôts sont de plus en plus hauts, et les engins, de plus en plus gros. En parallèle, les racks s’affinent, les constructeurs rognent sur l’acier. Au final, les chocs et les déformations sont de plus en plus fréquents, » assure Damien Cuvelier, dont les produits assurent des économies substantielles aux logisticiens.
Avec sa gamme de protections brevetées et quasiment inusables, Damien Cuvelier adresse un marché en pleine évolution. « Il pousse des entrepôts de partout, ce sont les nouvelles usines. Nous avons connu 45% de croissance l’année dernière, et chaque mois, nous réalisons 25% de notre chiffre d’affaires sur de nouveaux produits, sur-mesure », glisse Damien Cuvelier. Rentable depuis 2016, Ecolog a réalisé 3 M€ de chiffre d’affaires en 2017, et vise les 4,5 M€ en 2018.
1 M€ pour doper une nouvelle branche
La conception et la vente d’éléments de protection n’est pas la seule spécialité d’Ecolog. Il a également développé un service de diagnostic des installations en entrepôts, et un autre, peu courant, de réparation sur site des racks. Surtout, Damien Cuvelier a lancé une activité de revente de racks d’occasion. Très artisanale pour le moment, cette branche va s’industrialiser grâce à une levée d’1M€ en mars. « Nous allons investir dans deux entrepôts, dans le Nord et à Tours, pour stocker des lots de racks que nous rachetons ici et là. Le rack d’occasion, c’est 5 % du marché en France, et déjà 30 % en Allemagne. C’est un produit encombrant, dont les entreprises se débarrassent quand elles vident un entrepôt, pour en racheter quand elles en équipent un nouveau. Nous leur proposons des racks état neuf, pour 30 % moins cher… et livrés montés en 15 jours, contre 8 semaines pour le neuf. C’est un double avantage compétitif, et le marché s’ouvre, les mentalités évoluent sur le réemploi. Les perspectives sont énormes : sans aucun moyen, cette activité représente déjà 30% de notre CA. Avec la protection et la réparation, nous adressions 10% du marché. Désormais, nous allons l’adresser à 100%, en défendant toujours les mêmes valeurs.»
