« 2016 et 2017 vont être des années cruciales pour nous, avec beaucoup d'opportunités qui se présentent. L'entreprise entame un nouveau tournant après celui de 2006, qui avait vu notre installation à Seclin et la création de notre filiale en Pologne », se réjouit Christophe Debendère, président de la société d'électromécanique Flipo-Richir. Cette PME intervient sur quatre types de matériel : les machines tournantes (moteurs et alternateurs), les transformateurs, les groupes électrogènes et les automatismes industriels.
Elle réalise sur ces derniers deux activités : des travaux neufs et de la rénovation d'un côté et de l'autre, de la maintenance et du service après vente. La part de ces deux activités dans le chiffre d'affaires varie chaque année. Ce dernier s'élevait en 2015 à 10,5 millions d'euros, pour 68 salariés. Parmi les clients de Flipo-Richir, figurent des noms comme : Arcelor, Vallourec, Veolia, OVH, SFR, etc. Aujourd'hui la PME compte accélérer son développement dans deux directions : l'innovation et l'export.
Un projet de R&D
Flipo-Richir a signé fin septembre une convention avec le laboratoire béthunois LSEE. Ensemble, ils vont lancer une thèse sur " la problématique de dimensionnement des machines électriques ". Étalée sur trois années, celle-ci va doter la PME d'un outil de calcul précis, lui permettant de déterminer avec précision quel sera le gain énergétique lors de la rénovation d'une machine.
« Nous allons pouvoir dire à nos clients qu'en rénovant, ils vont bénéficier d'un gain énergétique de 5, 7 ou 8 % par exemple. C'est une donnée que nous ne savons pas bien quantifier pour le moment. Et étant donné les puissances engagées sur les moteurs, ainsi que leur temps de fonctionnement, ces quelques pourcentages représentent des économies importantes pour nos clients », souligne le dirigeant. Il ajoute : « À ma connaissance, les gros constructeurs savent déjà le faire mais nous visons la rénovation de petites et moyennes machines : c'est un marché qui ne les intéresse pas. » Christophe Debendère n'a pas donné d'indications sur les montants engagés dans ce projet de R&D. Les premiers résultats devraient être exploitables par l'entreprise d'ici quelques mois.
Une accélération à l'export
Ce projet de R&D va également permettre à la PME d'accélérer son développement à l'export, où elle réalise déjà 50 % de son chiffre d'affaires. « À l'export, nous travaillons beaucoup avec le secteur de la production d'énergie hydroélectrique. Et il y a d'énormes besoins de rénovations sur des microcentrales qui alimentent des villages et des villes », explique le dirigeant. Celui-ci compte ainsi poursuivre son développement sur le continent africain ainsi qu'au Kazakhstan où il s'est rendu début septembre : « Nous sommes en train de chiffrer nos premières affaires là-bas », annonce-t-il.
En 2015, Flipo-Richir a par ailleurs décroché un contrat de 3 millions d'euros au Cameroun, concernant la rénovation de matériel pour une usine d'aluminium. Ce contrat s'étalera jusqu'à fin 2017, voire 2018. « Nous étions en concurrence avec de gros groupes mais nous avons décroché le marché en montant un GIE avec des confrères ». Une stratégie que le dirigeant utilise souvent et qu'il enrichit de l'association systématique à des partenaires locaux, afin de garantir une forme de proximité à ses clients étrangers.
Si Christophe Debendère reste discret sur ses prévisions de chiffre d'affaires, il précise toutefois que celui-ci est en croissance de 15 % à fin août 2016 par rapport à la même période en 2015. La société est rentable et la marge est tirée vers le haut par l'export : « Nous réalisons aujourd'hui à l'export des marges que nous réalisions il y a quinze ans en France. »
