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Elanplast se dote d’une usine d’impression 3D
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Elanplast se dote d’une usine d’impression 3D

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L'usineur Elanplast, basé à Tincques (Pas-de-Calais), se diversifie en jouant la carte de l'impression 3D. Le dirigeant, Arnaud Pommier, vient de construire un nouveau bâtiment pour y installer sa propre usine d'impression 3D.

L'usineur Elanplast se diversifie dans l'impression 3D — Photo : Elodie Soury-Lavergne / Le Journal des Entreprises

« Nous sommes la première entreprise des Hauts-de-France à posséder une usine d’impression 3D », se targue Arnaud Pommier, dirigeant de la société industrielle Elanplast, basée à Tincques, dans le Pas-de-Calais. Positionnée historiquement sur l’usinage de matières plastiques, l'entreprise (1,1 M€ de CA, 12 salariés) fait le pari de se diversifier dans l’impression 3D. Elle a inauguré en juin un bâtiment de 375 m², entièrement dédié à cette activité.

Deux ans d'expérimentation

L’impression 3D est une piste qu’Arnaud Pommier explore depuis 2015. Après deux ans d’expérimentation, il a investi en 2017 dans une machine d’impression 3D par frittage de poudre. « Nous partons d’une poudre sur un plateau, qui est fixée couche par couche par un laser, jusqu’à former l’objet final », explique le dirigeant.

Arnaud Pommier ajoute : « Cette technologie permet plus de précision dans les pièces imprimées qui ont de vraies caractéristiques mécaniques ». Autrement dit, ces pièces ont des propriétés proches de celles obtenues par injection. La machine en question a été reçue en janvier 2017, mais Elanplast ne commercialise cette activité que depuis septembre 2017, le temps de la maîtriser.

Un bâtiment dédié

En 2018, Arnaud Pommier et son associé Laurent Thueux ont investi près de 450 000 € dans un deuxième bâtiment, en face du premier, qui comporte un atelier, un bureau d’études de trois personnes et un laboratoire de finitions. « Nous avons séparé les activités usinage et impression 3D. À présent, chacune a ses propres murs », explique Arnaud Pommier. Un agrandissement devenu indispensable, car des projets sont sur le point d’aboutir en impression 3D, tandis que l’activité d’usinage continue de se développer.

« L’impression 3D, tout le monde en parle, mais beaucoup de fausses idées circulent. »

Elanplast a aussi été scindée en deux : Elanplat SC pour l’usinage et Elanplast ID pour l’impression 3D. Une manière de sécuriser le modèle économique : « L’impression 3D est une activité plus risquée et pour le moment nous perdons de l’argent. La volonté est de ne pas plomber Elanplast SC en cas de raté, car l’usinage se porte bien. »

Un GIE pour peser

Depuis septembre 2017, Elanplast ID a réalisé un chiffre d'affaires de près de 60 000 € via l’impression 3D (pièces uniques pour la maintenance, prototypes, maquettes, préséries, objets ergonomiques ou design, etc. Les 100 000 € devraient être atteints en 2019, ainsi que la rentabilité. « Cela reste compliqué : l’impression 3D, tout le monde en parle, mais beaucoup de fausses idées circulent, sauf dans les domaines du médical ou de l’aéronautique, qui y ont recours depuis longtemps. Nous avons un vrai travail de pédagogie à faire ».

Pour cela, Elanplast peut compter sur un groupement d'intérêt économique qu’il a constitué avec d’autres sociétés régionales œuvrant dans le domaine : Perspectives 3D, FT Lab, 3D-MetalPrint et l’usineur Dessailly. « L’objectif est le partage de réseau et l’entraide : nous pouvons répondre à des projets seuls ou à plusieurs. C’est aussi une belle vitrine, qui nous sert pour nos communications et nous permet d’avoir des clients nationaux ».

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