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Devenue ETI, Pictime se réorganise autour de deux de ses cœurs de cible
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Devenue ETI, Pictime se réorganise autour de deux de ses cœurs de cible

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Pictime a connu de profonds bouleversement en 2017, qui l'on vu refondre sa stratégie d'entreprise. Réorganisée, l'ETI est en meilleure posture pour poursuivre son développement.

— Photo : Pictime Groupe

« L’année dernière, nous sommes passés dans la cour des grands. Il a fallu nous structurer différemment, refondre nos outils internes, pour nous préparer à la suite », sourit Franck Flipo, codirigeant, avec Laurent Duiquet, de Pictime Groupe. Courant 2017, l’entreprise de services numérique de Villeneuve-d’Ascq a en effet franchi le cap des 300 salariés, qui l’a fait entrer, avec ses 24 M€ de CA et ses 15 % de croissance annuels, dans le cercle envié des ETI. Une transition synonyme d’une profonde réorganisation au sein de l’entreprise, plus de quinze ans après sa création.

Multicartes, l’activité de Pictime était depuis l’origine organisée en trois pôles distincts, s’appuyant sur des marques différentes selon ses savoir-faire : Pictime pour ce qui avait trait au développement informatique, Coreye pour l’hébergement des données, et Rouge Interactif pour le marketing. Cette organisation, jugée obsolète, n’aura pas survécu à la grande refonte de 2017.

« Cela n’a plus de sens de segmenter nos activités en fonction de nos expertises techniques, qui sont des attendus. Nous préférons mettre en avant nos expertises métiers, pour montrer à nos clients que nous avons une connaissance fine de leurs problématiques, et que nous sommes en capacité de les accompagner sur tous les sujets. Ça nous permet aussi de leur présenter une offre plus lisible, et plus large, » estime Laurent Duiquet.

Deux business units

Exit donc Rouge Interactif. Ne subsistent désormais plus que deux business units, organisées en fonction de la typologie des clients du groupe : Pictime adresse tous les clients liés au retail, et Coreye, ceux évoluant dans le milieu médical.

« Ce sont nos deux axes forts de développement. Le retail est notre secteur d’expertise historique, mais au fil du temps, nous avons gagné de nombreux clients dans le domaine de la santé, grâce à Coreye qui est hébergeur de données de santé. Nous avons trouvé des similitudes entre les deux domaines, et nous qui nous attachions à proposer aux utilisateurs des "parcours d’achat sans couture", nous sommes désormais en mesure de leur proposer des "parcours de soin sans couture" », s’amuse Laurent Duiquet.

« Aujourd’hui, environ 90 % des rendez-vous médicaux pris en ligne le sont sur l’une de nos plateformes. »

À côté des grands noms du retail qui maillent la clientèle de Pictime, les Kiabi, Rougegorge, Auchan ou Vertbaudet, on trouve désormais des laboratoires d’analyses, des hôpitaux ou CHT. Mais aussi, le site web Doctissimo, et la plupart des outils de prise de rendez-vous sur Internet. « Aujourd’hui, environ 90 % des rendez-vous médicaux pris en ligne le sont sur l’une de nos plateformes », soulignent les deux dirigeants.

Bien assise sur ces deux piliers, l’ETI ne cache pas pour autant qu’elle conserve des clients dans d’autres branches, et qu’elle n’exclut pas de se doter d’une troisième BU – dans un domaine pour le moment confidentiel.

Recruter, le nerf de la guerre

Pictime a également mis à profit 2017 pour proposer à ses salariés de coconstruire le projet de l’entreprise. Une démarche qui a débouché sur l’identification de « sept belles valeurs » autour desquelles s’articulent les ambitions de Pictime, comme l’audace, la solidarité ou le partage. « C’était une façon de définir la culture de l’entreprise, et de remettre au centre sa vocation. Tous les projets que nous réalisons pour nos clients ont un impact. Nous ne faisons pas que modifier une application ou une interface, nous changeons le quotidien des Français qui les utilisent. Nous voulions que chacun de nos salariés ait cela à l’esprit », souligne Laurent Duiquet.

Une façon aussi pour Pictime de renforcer sa marque employeur. « Le nerf de la guerre, c’est le recrutement, qui a tendance à être un frein à notre développement », souligne Franck Flipo. « Clairement, si nous avions 50 personnes de plus, nous aurions de quoi les occuper ! Mais il y a une situation de quasi-pénurie de candidats dans le numérique actuellement. Pour attirer et garder les talents, nous proposons de bonnes rémunérations et conditions de travail. Mais aussi, nous nous ouvrons le plus possible sur l’extérieur, en multipliant les évènements et les partenariats avec les écoles et les universités. C’était tout l’objet de la création de notre Campus du Digital en 2015, que nous avons étoffé depuis. »

En 2017, Pictime a en effet fait construire la troisième aile de son campus de Villeneuve-d’Ascq, qui abrite la majorité de ses salariés. Son site parisien, qui accueille une vingtaine de personnes, va pour sa part bientôt déménager, puisque l’effectif parisien pourrait doubler ou tripler d’ici trois ans. Le développement de l’activité à Paris, et « éventuellement » ailleurs par la suite, pourrait permettre à Pictime de se rapprocher de ses clients tout en contournant ses difficultés de recrutement.

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