Les entreprises des Hauts-de-France devraient afficher une activité soutenue en 2018. C'est ce qu'ont mis à jour les études menées de manière conjointe par la CCI Hauts-de-France et la direction régionale de la Banque de France. Tous les indicateurs sont au vert et les chefs d'entreprise se montrent plutôt confiants sur leur situation financière. 48 % des dirigeants régionaux envisagent d'ailleurs une hausse de leurs investissements cette année, tous secteurs confondus, contre seulement 13 % en 2017. "Il y a deux ou trois ans, on parlait plus de dépôts de bilan que d'investissement, donc tout cela est positif", commente Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France. Mais il alerte également sur deux points qui posent problème ou sont du moins source d'inquiétude. Il s'agit du recrutement et de la digitalisation : deux défis que les dirigeants régionaux vont devoir affronter dans le cadre de cette croissance.
Défi n°1 : le recrutement
"Le recrutement, c'est un véritable problème, surtout pour l'industrie qui se développe et peine à trouver de la main-d'œuvre", souligne Philippe Hourdain. D'après l'étude de la CCI, ce sont 25 % des entreprises régionales qui ont du mal à recruter, contre 8 % en 2016. Ces difficultés sont particulièrement élevées dans le secteur transport-logistique (54 %) et dans l'industrie (41%).
Parmi les causes avancées, 41 % des dirigeants évoquent les difficultés à attirer des candidats dans leur secteur, 26 % parlent de l'absence de formation aux métiers recherchés, 25 % du manque de mobilité des candidats, 23 % de leur manque de motivation et 19 % de la pénibilité du travail.
Défi n°2 : la digitalisation
"Le digital est une vraie source d'inquiétude. Je savais que c'était difficile mais pas à ce point-là...", indique Philippe Hourdain. L'étude de la CCI révèle que 75 % des dirigeants régionaux n'ont pas défini de feuille de route pour leur transformation digitale.
Par ailleurs 30 % des entreprises régionales rencontrent des freins à leur transformation digitale. Pour 34 % d'entre eux, il s'agit de la complexité du sujet. Ils sont aussi 34 % à évoquer le manque de compétences en interne, 33 % à citer le manque de moyens financiers, 26 % à évoquer la résistance au changement en interne et 25 % ont peur de subir des cyberattaques. "Si on ne change pas ça très vite, et chaque mois compte, il va y avoir beaucoup de casse", commente le président de la CCI.
