Dirigeant de la start-up valenciennoise Machines 3D, basée à la Serre Numérique et spécialisée dans l'impression 3D, Antoine Motte lance un projet intitulé "Constructions 3D". L'idée ? Mobiliser des acteurs économiques pour faire du Nord - Pas-de-Calais la région laboratoire de l'impression de maisons en 3D. « Il est possible d'imprimer une maison en 3D pour 5 000 € en 24 heures », indique Antoine Motte, ancien ingénieur qui a travaillé 8 ans dans le BTP.
La grue de chantier imprime en 3D
Pour Antoine Motte, il ne s'agit pas de copier les techniques d'impressions 3D actuellement en oeuvre en Chine, aux États-Unis ou aux Pays-Bas. Mais il ne s'agit pas non plus de tout réinventer. Le principe imaginé par le jeune dirigeant est de partir d'une grue existante et de lui ajouter un système de pompage de béton et une tête d'impression. « Je me suis renseigné auprès de cimentiers : le béton nécessaire pour cette impression existe déjà. Quant à la grue, il s'agit d'une grue de chantier ordinaire que l'on adapte », explique Antoine Motte, avant d'insister : « Il n'y a pas de magie, je suis un cartésien. »
Cette grue est placée au centre du futur emplacement de la maison, qu'elle imprime alors autour d'elle, avec les formes les plus libres comme des fenêtres rondes. Étant à l'intérieur de la maison qu'elle imprime, la grue peut également en profiter pour imprimer des meubles, un escalier, etc. Les plans lui seraient fournis sur une clef USB. Une fois la maison terminée, la grue sort par la porte d'entrée si sa taille le permet, sinon par une baie vitrée par exemple.
Constructions 3D est un projet lancé en mode collaboratif. Antoine Motte souhaite impliquer divers acteurs dans la mise au point d'un premier prototype de grue : une entreprise du BTP, un cimentier, un loueur de grues, etc. « Ce n'est pas possible de porter un tel projet tout seul. Le plus difficile sera que tout le monde joue le jeu et que tout reste ouvert, sans dépôt de brevets. » Il faudra aussi faire face à divers lobbies car une maison à 5 000 €, c'est « une innovation de rupture », comme la qualifie Antoine Motte. Les premiers marchés visés seraient les pays touchés par le mal-logement, notamment en Afrique. « Ce sera aussi l'occasion de prouver que c'est possible, pour arriver ensuite sur le marché européen » note encore le dirigeant.
Machines 3D en croissance
Spécialisée dans la vente d'imprimantes 3D auprès des entreprises et particuliers, Machines 3D affiche un CA 2014 de 1,5 M€ et vise les 4 à 5 M€ en 2015, tout en doublant l'effectif actuel de 6 salariés. La start-up veut notamment poursuivre son développement dans le domaine de la robotique et vient d'acquérir la société Easy Robotics (1 salarié). L'idée est de créer des robots, par exemple assistants de personnes âgées ou laveurs de vitres. Le tout, en profitant de la souplesse en termes de coûts offerte par l'impression 3D pour réaliser les pièces plastiques des robots, comme les coques.
